2006 France Espagne 3 - 1

Accueil Sommaire
27 Juin Hanovre
France - Espagne 3 - 1 ( 1 - 1)

Arbitre : M. Rossetti (Italie), 45000 Spectateurs
Buts : Villa sp (33eme) Ribery (41eme) Vieira (83eme) Zidane (90 + 2 eme)

France : Barthez - Sagnol, Thuram, Gallas, Abidal - Makelele, Viera, Zidane, Ribery- Henry (puis Wiltord), Malouda (puis Govou)-
Espagne : Casillas - Ramos, Pablo, Puyol, ernia - Xabi Alonso, Xavi (puis Senna), Fabregas - Raul (puis Joaquim), Villa (puis Luis Garcia), Torres -
Formidable équipe de France!
Au terme d'un match plein, au cours de laquelle elle aura maîtrisé tactiquement son adversaire et su faire parler son expérience et son efficacité, l'équipe de France a brillamment obtenu son billet pour les quarts de finale de la Coupe du monde avec un affrontement de rêve à venir, samedi prochain face au Brésil, champion du monde en titre.
La thèse de la montée en puissance, énoncée depuis la rencontre face au Togo par la majorité des Bleus, tient plus que jamais la route pour cette équipe qui s'est indC:\Program Files\Mozilla Firefox\firefox.exeéniablement libérée par rapport à celle, inhibée, qui avait attaqué le Mondial face à la Suisse.
Zidane, que les Espagnols rêvaient d'envoyer prématurément à la retraite, fêtera face au Brésil sa 106e sélection, le capitaine des Bleus ayant apporté une formidable réponse à tous ceux qui l'avaient enterré un peu tôt, qui plus est en crucifiant les hommes de Luis Aragones dans les arrêts de jeu d'un but admirable de sang froid.
"J'ai le regret de dire aux Espagnols, qui nous avaient pas mal chambrés là-dessus, que ce n'est pas là que je vais arrêter, expliquera le héros, inhabituellement volubile, au micro de TF1. On est contents, on avait préparé ce match de la meilleure des façons, on avait vraiment envie de montrer que, après ce premier tour pas facile, on avait des qualités pour faire quelque chose. On a démontré qu'on avait un bon groupe et qu'on pouvait aller loin."
L'Espagne est fougueuse, l'Espagne joue remarquablement au football (61% de possession du ballon, selon la Fifa), mais l'Espagne ne bat jamais l'équipe de France dans les compétitions qui comptent. Pour tout dire, elle ne fait jamais rien dans les compétitions qui comptent. L'équipe de France, elle qui n'a jamais douté d'en être encore capable, recommence à gagner ces matches qui font rêver. Cette maîtrise, cette intensité-là, c'est du 100% inédit depuis l'Euro 2000. Et la marge n'a même pas été courte (3-1)... L'Espagne a longtemps fait penser qu'elle gardait un peu de jeu sous la semelle pour tirailler davantage le bloc tricolore.
Elle fut abattue dans les dix dernières minutes pour trop de constance et d'auto-complaisance. Il ne faut finalement s'étonner de rien en constatant que Barthez eut à livrer un match propre, sans plus, avant cette sortie aérienne de la 89e minute. L'Espagne a inscrit son unique but sur un penalty précoce de Villa (28e). C'est Raymond Domenech qui avait raison : il est inutile d'être euphorique en début de tournoi.
Après ce but, Gallas a replacé le ballon au centre du terrain d'une main rageuse. Une attitude un brin urgente qui ne laissait prévoir ni la lucidité avec laquelle les Bleus allaient enchaîner, ni leur prise en main progressive sur la rencontre.
Tout commença par un jeu en bloc abouti qui, dans la première demi-heure, eut le mérite de montrer aux jeunes Ibères que les débats seraient, au mieux pour eux, équilibrés. La France, même privée de munition, maîtrisait son placement, anticipait, coupait les trajectoires, se procurant même la meilleure occasion lorsqu'un centre de Henry ne fut coupé ni par Ribéry ni par Vieira (23e). Il y eut bien du déchet, et à ce moment Ribéry incarnait à lui seul un manque de maîtrise dans la transmission.
Mais le Marseillais fit basculer le match dans l'autre sens sur une action simple et efficace, un diptyque que les Français avaient si rarement récité ces derniers mois. 41e minute.
Vieira a le choix. Henry part à gauche, mais il sera encore hors jeu. Ribéry arrive de la droite, mais il faut attendre un peu. Et il attend, Vieira, juste ce qu'il faut. Il ouvre le chemin du but au Ch'ti Tricolore qui, non sans effacer deux joueurs et Casillas, égalise (1-1)
Egalité au tableau d'affichage. Pas forcément dans les esprits. C'est Lilian Thuram qui avait raison : ça se jouerait dans la tête. Au retour des vestiaires, les Bleus franchirent un cap dans leur marche vers l'exploit (car c'en est un), en s'assurant un meilleur contrôle du ballon qu'en première période, en se procurant les premières occasions (Malouda 52e, Ribéry 59e) sans en concéder de monstrueuses (Luis Garcia 69e, Joaquin 74e).
Alors que la prolongation se dessinait comme l'issue logique d'un match intense, équilibré, agréable mais sans grandes envolées, les débats se crispèrent et la France sut profiter de ses nerfs pour arracher ses retrouvailles avec le Brésil. Elle ajouta une pierre à ses progrès en prenant l'avantage sur un coup de pied arrêté, pour la première fois du tournoi. Un coup franc à la courbe parfaite de Zidane poussé dans le but par une tête de Vieira, aidé par Ramos (82e, 2-1).
Inégal jusque-là, et chambré par l'immense colonie espagnole, le capitaine se mit à la hauteur de l'événement en inscrivant le troisième but, à l'issue d'un contre, avec la maîtrise d'un géant (92e, 3-1).
Il a fêté ça avec l'enthousiasme d'un junior, avec les autres, comme avant.
Avant de retrouver l'adversaire qui a fait sa gloire, Zidane n'est toujours pas à la retraite.
L'Espagne, elle, peut aller bachoter un coup avant l'Euro 2008.

Encore un Grand France Brésil, le 3eme avec la défaite de 58, la victoire en 1986 et le Triomphe de 1998