OM Olympique de Marseille

1983 Victoire importante contre le rival Lyonnais au Vélodrome

29 Octobre 1983 Stade Vélodrome l'OM bat Lyon 1 à 0 (0 - 0)
Arbitre Mr Wurtz 37043 Spectateurs

BUT LOPEZ (85')

OM LEVY, BRACCI, KERJEAN, LOPEZ, GILLES, DE BONO, DEHON, DIALLO (FLOS 35'), PASCAL, RUBIO, OLAREVIC Entraineur GRANSART
PSG TOPALOVIC, OLIO, ZAMBELLI, FERRI, BOUCHER, FRECHET, BOCCHI, FOURNIER, N'DIORO, SPADINY, BERNARD Entraineur HERBIN
Pour voir l'OM l'emporter, mais souffrir devant Lyon, avec un peu d'imagination, il était facile, vendredi dernier, de se croire revenu quelques années en arrière au temps où l'OM, avec le président Marcel Leclerc à sa tête faisait trembler l'Hexagone du football.
Aujourd'hui, ce n'est plus l'Europe ni même un titre de champion de France de DI qui sont en jeu mais plus simplement un laissez-passer pour retourner justement en Première Division.
Et les Lyonnais ont fait la preuve que, en dépit de leur courte défaite,ce ne sera pas du gâteau pour les Olympiens.
Bientôt quatre ans ! Quatre ans, oui, que l'OM se morfond en Division II ! Quatre ans, du jamais vu à Marsille, pas même au temps de Saby Zaraya, celui qui avait plongé deux fois dans l'abîme à la tête des hordes olympiennes en déroute !
Quatre ans et, pour tout dire, un siècle... dans une ville où le football est plus qu'un phénomène social : plus simplement un besoin, une façon de vivre, en quelque sorte l'opium de Massalia.
N'a-t-on pas coutume, au demeurant, de dire que Marseille resplendit quand sont "Ohème" respire des airs de victoire ?
A la fin d'un si long calvaire, le bonheur est revenu. L'OM, que l'on avait cru mort et qui ne fut d'ailleurs sauvé, à un moment donné, que par la seule volonté de M. Defferre, est donc en train de ressusciter.
Il était temps. Encore un an de médiocrité, de misères en tous genres et c'eût été déjà au moins un de trop. Il fallait tenter quelque chose.
Rendons grâce aux responsables du boulevard Michelet d'avoir su prendre le taureau par les cornes au moment crucial.
C'est ce qu'ont fait MM. Carrieu et Cuny avec l'assentiment de leurs collaborateurs et plus particulièrement celui d'un homme dont on parle peu, mais qui n'est certainement pas pour rien dans le renouveau olympien : Roland Gransart.
On n'ira certes pas jusqu'à prétendre que l'essentiel est d'ores et déjà accompli. Ce serait mettre la charrue avant les boeufs et Gransart, du reste, est le premier à recommander la prudence, la vigilance, la confiance raisonnée qui s'impose en pareil cas.
Pour en revenir au match au sommet de vendredi dernier, qui fit pratiquement courir tout le littoral méditerranéen, il était clair que son résultat revêtait davantage d'importance pour l'OM que pour l'OL.
En effet, la jeune équipe lyonnaise remodelée et mise au point par Robert Herbin était arrivée sur la Canebière avec une auréole toute fraîche de leader, autrement dit d'équipe à battre.
Compte tenu du fait que les Lyonnais ont davantage l'avenir devant eux, il fallait bien admettre que l'affaire importait beaucoup plus pour un OM qui n'a plus de temps à perdre et qui, on le sait, a été restructuré cette saison dans l'optique d'une accession immédiate.
Il faut croire, d'ailleurs, que le public l'interprétait également de cette façon puisqu'il fit preuve pour la circonstace d'une chaleur extraordinaire, fournissant un spectacle de dimension européenne dans les tribunes avec ses drapeaux, ses banderoles et ses oriflammes, avec ses chants de victoire et ses fusées lumineuses.


Donc l'OM était tenu de gagner ce face à face avec son hôte de marque. Tenu, oui, dans la mesure où le simple match nul aurait permis à Lyon de conserver son fauteuil de leader et d'envisager très sérieusement un prochain couronnement symbolique, celui de champion d'automne
Et puis, personne ne pouvait perdre de vue dans le camp marseillais que, derrière ce grand événement de la fin octobre, se profilait un programme beaucoup plus compliqué pour l'OM.
Effectivement, celui-ci, qui va maintenant se rendre à Thonon dans l'espoir de coiffer la couronne automnale, devra redoubler d'attention dans la seconde partie du Championnat, puisque aussi bien il rendra visite à tous ses concurrents directs dans la course aux places d'honneur en particulier Nice, Limoges et, bien entendu, Lyon sans parler de Cannes.
Au bout du compte, il s'en est fallu de cinq petites minutes. Pendant les quatre-vingt-cinq premières, l'OM et son public vécurent dans l'appréhension d'un résultat qui n'aurait, en aucun cas, arrangé leurs affaires.
Quatre-vingt-cinq minutes d'efforts inutiles, de pressions constantes, mais pas pour autant payantes. Tout cela parce qu'en face de l'attaque la plus percutante de la Division II, il y avait tout bonnement la défense la plus hermétique.
En relançant sans cesse la vapeur sous l'impulsion d'un Olarevic dont le travail préparatoire, sous forme de déviations, de centres précis ou de coups de pied arrêtés, était véritablement admirable.
Dès lors, les Lyonnais perdirent de leur superbe, leur milieu de terrain, malgré un Bocchi souverain et omniprésent, n'eut plus l'abattage qui l'avait caractérisé avant la pause.
Il est vrai que Marseille, privé du remuant ailier Diallo dès la 35e minute, avait trouvé dans la collaboration de Flos, le douzièrme homme, l'occasion de mieux étoffer l'entrejeu.
Jean-Yves Kerjean, l'efficace stoppeur Breton recruté à l'inter-saison et qui s'est imposé indiscutablement dans cette équipe.
Ainsi l'OM peut-il se rendre de plus en plus maître de la situation au fil des minutes.Mais à Lyon, l'arrière-garde était bien regroupée autour de Zambelli.
Et sans le fabuleux coup de tête du libero Lopez, monté prêter main-forte à ses attaquants sur un corner millimétré de Olarevic, toujours lui, il est probable que le choc des deux Olympiques se serait soldé par un verdict de parité.
Bien sûr, admet Roland Gransart qui pèse tous ses mots, la Division I, c'est notre rêve à tous. Surtout pour nous, à Marseille, dans une ville où le football est si populaire et dans un club qui a connu de si grandes heures de gloire. Mais, dans l'immédiat, il ne faut tout de même pas trop y penser. D'abord, parce que l'hiver sera rude pour tout le monde.