OM Olympique de Marseille

Strasbourg OM 2 - 2

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3ème journée

Stade

05 septembre 1937

STRASBOURG

2-2

MARSEILLE

ARBITRE Mr OLIVE

WEISKOPFet KOHUT

Strasbourg : : Neuhauser ; Raifailov, Schwartz ; Halter, Hummenbrger, Magnin ; Fritz Keller, Heisserer, Rohr, Laurent, Waechter.

O. Marseille : Pardigon ; Ben Bouali, Conchy ; Bastien, Bruhin, Gonzalès ; Weiskopf, Olej, Zatelli, Asnar; Kohut.

Nul de l'OM avec un but remarquable de Willy Kohut

Il reste une grande confusion dans l'esprit après une rencontre telle que celle disputée cet après-midi au stade de la Meinau, devant 10.000 spectateurs. A son issue, le R.C. Strasbourg et l'Olumpique de Marseille donnèrent l'impression d'être l'un et l'autre satisfaits de se partager les points. Il ne pouvait pas y avoir de résultat plus justifié, en effet, à ce match plus passionné que bien joué, plus mouvementé que régulier, plus émotionnant qu'attrayant. Sans doute, les champions de France doivent-ils s'estimer heureux d'être parvenus à conserver le bénéfice du match nul sur le terrain même de leurs redoutables adversaires. Mais les Alsaciens, de leur côté, ont quelque mérite à n'avoir pas été battus au cours d'une rencontre où, bientôt privés des services de Neuhauser, ils durent jouer les deux tiers du match avec dix équipiers dont un gardien de but de fortune.

C'est à la septième minute de la rencontre qu'un shot de kohut trompa complètement Neuhauser. Marseille, montrant la plus grande ardeur, accentua alors ses efforts.

Mais un incident malheureux allait se produire. Bientôt, Kohut ayant conduit une attaque vers le but, Neuhauser se sacrifia pour sauver son camp. Il plongea devant les pieds de son adversaire. Celui-ci sauta pour l'éviter, mais ne parvint pas à ne pas le toucher. Et Neuhauser quitta le terrain pour n'y plus reparaître remplacé dans les buts par Hummenberger. Bien que réduits à dix, les Strasbourgeois stimulés par la foule, se montrèrent alors plus dangereux qu'au début. La fortune cependant leur fut contraire ; un coup franc non direct avant été botté pra Rohr, la balle vola dans le coin des filets, mais personne ne l'ayant touchée, le but n'était pas valable. Il fur refusé. Peu après, le sort des Alsaciens parut encore plus malheureux quand, une main de Conchy ayant couté un coup de pied de réparation à Marseille, Rohr manqua sa tentative, plaçant un shot qui fut arrêté avec sang-froid par Pardigon.

Au changement de camp, Marseille pouvait, certes, se féliciter d'avoir conservé une avance d'un but.

Peu après, ependant, le sort changeait de côté.

En effet, Weiskopf ayant pris Schwartz de vitesse, réussit à envoyer la balle dans les filets vides. Mais l'arbitre avait, au préalable, sifflé un coup franc contre Schwartz, coupable d'avoir essayé d'atteindre Weiskopf d'un croche-pied. Comme de bien entendu le coup franc qui fut accordé à la place du but fut manqué. Ainsi, on le voit, la justice ne répond-elle pas toujours aux besoins de l'équité. Cependant, le match se poursuivait toujours aussi mouvementée les chocs entre joueurs se multipliant. A la suite de l'un d'entre eux, Rafailov, à son tour touché, permuta avec Hummenberger.

La modification se trouva d'abord désastreuse, car un shot placé de 40 mètres par Kohut ne fut pas arrêté par le troisième gardien de but de la journée. Marseille étant en avance de deux buts, paraissait avoir gagné. Il n'en était rien. Les Strasbourgeois, réagissant à toute allure, redoublèrent d'efforts. Et sur une faute de Gonzalès, Hummenberger shoota au but. La balle arriva à Pardigon en même temps qu'une charge de Keller. La marque était passée de 2 à 1.

Peu après un centre de Laurent était arrêté de la main par Conchy, récidiviste de cette faute. Cette fois, Rohr ne manqua pas le coup de pied de réparation. Le match nul était acquis. Le résultat faillit bien d'ailleurs être modifié, quand un nouveau but fut marqué sur coup franc par Kohut. Accordé d'abord par l'arbitre, il fut ensuite refusé pour hors-jeu, après consultation d'un juge de touche.

Disons qu'une telle rencontre, indécise jusqu'au dernier moment, ne laissa jamais indifférent. Mais, disons également qu'elle n'ajouta rien à la gloire du football français. Tout y fut par trop inconhérent et l'ardeur et la violence primèrent de beaucoup trop loin le sang-froid et la précision.
Vilmos « Willy » Kohut (17 mars 1906 à Budapest, Hongrie - 18 février 1986) fut, avec son compère Eisenhoffer, la grande attraction des années 30.

Ses déboulés et ses tirs du pied gauche sont demeurés célèbres. International dès 1927 (un fameux 13 à 1 contre la France) il prit part encore à la Coupe du Monde 1938 dont il disputa la demi-finale mais ne fut pas sélectionné contre l'Italie en Finale.

A l'O.M. de 1933 à 1939, il devint ensuite entraîneur-joueur à Antibes puis regagna la Hongrie.

Il possédait un tir extraordinaire du pied gauche, la légende disant qu'il cassait les barres transversales.

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