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L'O.M. Champion
La lutte entre les trois grands : Marseille, Lille et Reims, fut vive et
indécise. Lillois et Rémois dominèrent tout d'abord et le 7 décembre, pour
la quinzième journée, l'O.M. comptait cinq points de retard sur Reims,
le leader.
Le chassé-croisé sera particulièrement intense en février et mars.
Coleader avec Reims le 8 février l'O.M. rétrograde,une semaine plus tard
en raison d'une sévère défaite concédée à Lille devant 24000 spectateurs
: 3-0. |
Puis il repasse en tête grâce à un succès sur Nancy... et la remise du
match Sète-Reims.
Le 7 mars, Lille qui obtient une belle victoire à Montpellier (4-1) passe
en tête, avec un point d'avance sur Reims et deux sur Marseille.
Le trou est fait et les poursuivants qu'ils s'appellent Saint-Etienne,
le Stade, Le Racing ou Roubaix, ne reviendront plus jamais à la hauteur
ds trois premiers. |
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Ceux-ci, abordent le mois d'avril roue dans roue, poiur employer le langage
des cyclistes : 1. Lille : 42 points, 2. Marseille : 40 points,3. Reims
: 39 points. Le 11, Lille est défait à Strasbourg, l'O.M. vainqueur à Sète
le rejoint, mais Reims qui bat le Red Star n'est qu'à un point des deux
premiers. Rien n'est joué. La journée suivante va être décisive. Le 25
avril, Marseille au stade vélodrome, inflige un retentissant 6-0 au Roubaix
de Julien Darui tandis que chez eux, Lille et Reims sont tenus en échec
respectivement par Rennes et Strasbourg. |
Son maigre avantage Marseille va le préserver jusqu'au bout, bien que tenu
en échec à Colombes 1-1 par le Racing devant 32 000 spectateurs, et la
dernière journée à Sochaux 2-2.
Mais il est vrai que la compétition a été dure, acharnée. Finalement, l'O.M.
pour avoir su, en fin de parcours, résister à ses deux poursuivants, fut
un beau vainqueur.
L'équipe type de l'O.M. était la suivante : Liberati - Dahan, Rodriguez,
Salem -Bastien, Scotti - Nagy, Aznar, Bihel, Robin, Pironti.
Jeannot Robin était régulièrement conspué par la public marseillais, lui
le pur méridionnal, et son entraîneur n'a pas hésité à le laisser sur la
touche pendant six mois. L'inter marseillais a dû s'entraîner dur et faire
ses preuves pour redevenir un titulaire indiscuté. |
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Mais du jour où il est revenu, il redevint indiscutable.
Non seulement il marqua des buts mais il en fit marquer à un Bihel sevré
de balles.
Bihel fut d'ailleurs le meilleur buteur de l'O.M. mais au classement général,
il n'occupe que la douzième place avec 15 buts marqués.
Et cependant l'O.M. a la meilleure attaque avec 83 buts en championnat,
talonné par Lille et Strasbourg, 82 buts.
Cela tient au fait que la formation méridionale possédait plusieurs réalisateurs.
Voici d'ailleurs la liste des buteurs olympiens : Bihel 15 buts, Dard 12,
Pironti, Martin (un anglais mais oui) 10, Aznar, Robin, Nagy 5, Scotti
5, Tryskan 4, Vratil 3, Zatelli, Bastien, Salem 1. |
René Bihel remportait son second titre de champion, le premier ayant été
acquis en 1946, avec Lille alors que le LOSC remportait la Coupe de France
en battant Lens par 3 buts à 2..
Trois hommes ont contribué à ce succès.
Le président Louis-Bernard d'Encausse, directeur de banque, orginaire de
Tarbes,venu au sport par le rugby.
Fut d'abord plusieurs années, vice-président au F.C. Sète avant de venir
à l'O.M. Il passait pour un financier réputé. Il se tua dans un accident
de voiture.
Robert Boutin, directeur sportif, parfait organisateur et animateur. Fut
un bon gardien de but amateur et journaliste à l'Equipe.
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Giuseppe Zilizzi, l'entraîneur. Bien que son nom ait une consonnance italienne,
il est né à Budapest et entraîna des clubs autrichiens, polonais et italiens,
avant de venir à l'O.M.
A ceux qui lui reprochaient le jeu fruste de Marseille, il répondait volontiers,
"En football, c'est comme en boxe, il y a les battants et les stylistes.
L'O.M. appartient à la première catégorie... comme Cerdan. Et imiter Cerdan
ce n'est déjà pas si mal." |
Ce qui n'empêchait pas Zilizzi de faire des causeries tactiques avec des
bouteilles différentes disposées sur la table de massage.
Ce qui était pour lui la meilleure manière de se faire comprendre de ses
joueurs. L'O.M. avait en effet plusieurs étrangers dans ses rangs. Zilizzi
quitta Marseille la saison suivante en emportant un ballon dédicacé par
tous ses joueurs. Quant à l'O.M. son euphorie fut de courte durée car le
club dut attendre 1971 avant de redevenir Champion.
Alès et le Red Star descendirent en Division II, mais le club audonien
préféra fusionner avec le Stade. |
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Enfin, l'émotion s'empara des sportifs quand ils apprirent que Ben Barek
et Marcel Domingo joueraient la saison suivante à l'Atletico de Madrid.
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