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La saison 1961-1962 vit encore le règne de Reims, mais ce n'était déjà plus de même Reims celui qui laissait ses adversaires essoufflés à plusieurs encâblures.
Pour s'en rendre compte, suivons le cours de évènements.
Certes les Champenois apparurent toujours en filigranne tout au long de
la saison, mais on peut dire que leur titre ne fut acquis qu'au cours de
l'ultime journée comme on va le voir.
Au début ce furent d'abord des clubs méridionnaux qui se couvrirent de
gloire. On vit Montpellier écraser Sedan (5-0), Monaco triomphant à Sochaux
(4-1) Nîmes l'emporte à Nice (3-1) puis bat Reims (2-1). mais ce régne,
sauf en ce qui concerne Nîmes, dura peu. Un regroupement s'opéra. Reims,
Lens et le Racing de Paris apparurent. |
Sedan, revenu, disputa un moment la suprématie aux Nîmois mais ceux-ci
firent pratiquement cavalier seul jusqu'à l'ultime journée. C'était le
20 mai 1962 une journée qui fit date dans l'histoire du championnat de
France.
Les positions avant le trente-huitième et dernier épisode étaient les suivantes
: en tête Nîmes avec 47 points puis le Racing et Reims avec 46 points.
Le dernier acte devait voir les matches Stade Français-Nîmes, Monaco-Racing,
et Reims-Strasbourg.
Le stadiste'Henri Skiba, devant 32 000 spectateurs au Parc, ruina les espoirs
nîmois en marquant le seul but de la rencontre à la 61e minute. Le Racing
l'emporta de justesse à Monaco (2-1) |
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Mais la performance la plus étonnante fut celle de Reims qui infligea un
score de 5-1 (trois buts de Sauvage, deux d'Akesbi) à Strasbourg qui possédait
pourtant une honnête défense.
De sorte que Reims et le Racing coiffant Nîmes se retrouvèrent en tête
avec le même nombre de points.
Alors le goal -average,direz-vous. Oui mais voilà, il était sensiblement
égal : 83-60 pour Reims, 83-63 pour le Racing !
Pas tout-à-fait cependant, car l'on fit et refit le calcul jusqu'aux plus
reculées décimales, pour arriver à désigner le champion. Pour Reims, le
quotient donnait 1 383 et pour le Racing 1 365 Les Champenois enlevaient
donc le titre pour une différence de 0,018 ! C'était sans précédent.
Aujourd'hui, le Racing serait Champion (Différence de buts identique et
meilleure attaque
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Au cours de cette même journée, Nîmes manqua donc ce titre pour la quatrième
fois en cinq ans. En cours de saison, il avait compté jusqu'à six point
d'avance sur Reims et il venait une nouvelle fois de voir ses espoirs s'écrouler
sur ce tir de Skiba, son ex-avant centre. Quant au Racing, vainqueur à
Monaco, il avait porté la couronne... de la 31e à la 50e minute. Les Parisiens
demandèrent bien une enquête, la résignation strasbourgeoise leur ayant
paru suspecte devant Reims. Mais déjà on pensait au championnat du monde
qui allait commencer au Chili et qui allait voir le Brésil remporter son
deuxième titre successif.
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Toutefois, au cours de cette saison 1961-62, le Racing s'illustra par une
incroyable performance. Cela se passait le 19 novembre 1961, jour où les
hommes de Pibarot rencontrèrent Metz au Parc des Princes. Les Lorrains
étaient certes mal classé, mais de là à penser qu'ils seraient ainsi balayés,
il y avait une marge de ... onze buts. Oui, vous avez bien lu : le Racing
gagna -et le terme est bien trop faible- par onze buts à deux. Chaque attaquant
parisien, ou presque, y alla de son petit festival (trois buts de Heutte,
trois d'Ujlaki, deux de Marcel, un de Sénac, un de Milutinovic, et ce qui
situe bien la panique au sein de la défense messine, un de l'arrière Grimbert
contre son camp). |
Le gardien lorrain, Alpeter, était littéralement effondré après le match,
d'autant plus que tout le monde l'accablait, avec des phrases du genre
: "Avec un autre gardien, le résultat aurait été inversé" (son
président, Raymond Herlory) ; ou : "Avec moi dans les buts, on en
prenait cinq de moins" (son entraîneur Jules Nagy).
Pourtant il était trop facile d'accabler le pauvre Altpeter. les frères
Zvunka furent les premiers à le reconnaître. Aussi dès le dimanche suivant,
le gardien messin était à sa place à Rennes, où Metz l'emporta 2-1, avant
de prendre une éclatante revanche d'amour-propre le jour du réveillon (31
décembre) en écrasant Saint-Etienne, alors dixième au classement par 6-0
!
Reims battait Nimes 2 à 0 et se rapprochait de la tête du Championnat.
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Quant au Racing, il avait soigné son goal-average et il devait terminer
la saison en remportant le challenge de la meilleure attaque. Belle consolation.
Puisque nous en sommes aux gros scores, mentionnons aussi, entre autres,
la défaite de Monaco à Lens (0-5) celle de Rennes chez lui devant Monaco,
décidément déconcertant (4-6) la victoire de Reims sur le Racing le 19
avril au Parc devant 38 000 spectateurs.
Et quelle victoire : 6-2 (ah, il y avait du spectacle en ces temps-là !).
On peut aussi mentionner le succès du Stade Français à Reims par 4-0 le
21 janvier.
Ce jour-là Fontaine, Sauvage et Muller recueillirent... deux étoiles au
classement de France Football.
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Il n'est pas jusqu'à Angers équipe réputée peu percutante, qui ne se soit
pas illustrée dans le domaine des gros scores, Songez que le 25 avril le
S.C.O. pulvérisa Nîmes, qui tenait pourtant le haut du pavé à cette époque,
par 8-3. C'est peut-être là que les Nîmois laissèrent réellement échapper
le titre, puisque cela se passait à deux journées de la fin du championnat.
Bel exemple de réussite encore : le Strasbourgeois Casimir Koza réussit
un hat-trick deux journées de suite (Racing-Strasbourg 3-3 et Strasbourg-Lyon
5-3). De nombreux clubs commencèrent à "loucher"alors vers l'avant
centre alsacien. Las ! Casimir eut moins de verve par la suite et ne termina
que quatrième au classement des buteurs, |
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La palme revenant à Sekou, de Montpellier où jouaient Mallet, Mandaron,
Mesas, Marcialis et Mahjoub, sous les ordres de Mirouze.
C'est sans doute pour cela que Montpellier termina en Milieu de tableau.
Grace à Otto Gloria, l'OM remontait en Première Division après une belle
victoire contre Besançon.
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