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1963-1964
Oui, Saint-Etienne a été dix-huitième et dernier en cette saison 1963-1964
"à 18 clubs" qui le vit emporter le titre.
Il le fut du moins jusqu'au 15 septembre 1963, avant la troisième journée.
Après un pénible match nul chez eux devant Valenciennes (1-1), les Stéphanois
allèrent se faire pulvériser à Toulouse (0-4) un Toulouse qui menait déjà
3-0 à la mi-temps.
Le pauvre Jean Snella, entraîneur des "vert et blanc" se tordait
de désespoir sur son blanc.
Dans le même temps, d'ailleurs, Toulouse senvolait. Pourtant le Stadium
ne faisait pas de recettes extraordinaires. La palme dan ce domaine allait
encore à Reims, qui, à Bordeaux, attirait plus de 18 000 spectateurs. |
Mais dès le 15 septembre, "c'était parti", pour Saint-Etienne
qui connut une extraordinaire série de seize matches avec une seule défaite
(26 points).
De sorte qu'après tant de faste, Saint-Etienne, avant d'entamer le printemps,
se retrouva non seulement toujurs invaincu chez lui, mais encore avec quatre
points d'avance sur Lens.
Au passage, les Stéphanois avaient connu des scores épiques, témoin le
5-4 à Lyon, le 6-1 sur Nantes ou encore le 7-1 (quelle revanche) sur Toulouse
avec, entre autres, quatre buts de Guy.
Mentionnons d'ailleurs que ce fut la grande saison d'André Guy qui devient
deuxième meilleur buteur, derrière le Lensois Oudjani. |
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Mais devant cette réussite de Saint-Etienne quelle équipe pouvait bien
lui tenir tête ?
Eh bien, Toulouse d'abord, on l'a vu, se fit remarquer. Ensuite les héros
rémois et monégasques des deux saisons précédentes.
Le T.F.C. demeura en tête jusqu'à la neuvième journée, c'est--à-dire jusqu'au
jour où il subit sa première défaite à domicile, du fait de Bordeaux, et
plus exactement de De Bourgoing qui transforma un coup franc direct alors
que le gardien toulousain Roussel crut à un coup franc indirect.
Toulouse ne se remit pas de cette aventure, laissa la place aux Stéphanois
et zigzagua par la suite pour terminer à une honorable cinquième place.
Kopa quittait l'équipe de France, une page se tournait. |
Mais en attendant, Bordeaux, montrait le bout de l'oreille et se joignait
à un peloton comprenant Monaco, Rennes, Racing, Lens, tout prêt à profiter
d'une défaillance -qui ne se produisit pas - de Saint-Etienne.
Valenciennes, avec sa tactique de la ligne appliqué par son entraineur
Domergue, pratiquait un football de grande qualité
Pendant ce temps, Reims connaisait un terrible passage à vide (deux points
en sept matches entre le 17 novembre et le 5 janvier).
C'était le point de départ d'une pénible saison pour le glorieux Reims
qui connut l'humiliation de la descente en Division II après n'avoir marqué
que 37 buts en 34 matches (plus faible attaque).
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Malgré Kopa, malgré Vincent -qui n'avait plus d'ailier que le nom-, malgré
Piantoni, malgré Akesbi, les Champenois ne trouvèrent qu'un meilleur buteur,
si l'on peut dire, puisqu'il ne marqua que cinq buts: Sauvage. Le malaise
s'installa.
L'équipe commença à se disperser. Un Reims qui n'était plus Reims commença
à faire l'ascenseur. Il avait eu une ultime consolation : une belle victoire
(3-1) sur un Saint-Etienne déjà inabordable pourtant, le 14 mars.
Mais cet entracte concernant les Champenois terminé, revenons... aux autres.
A la fin des matches-aller nous trouvons Saint-Etienne bien sûr avec un
point d'avance et aussi deux matches de retard ce qui lui assurait une
situation confortable. Pourtant Lens, Monaco, Lyon, Strasbourg, Bordeaux
et même Valenciennes suivaient bien. |
C'est le 29 mars 1964 (deux semaines après la défaite à Reims) que se situa
un évènement pour Saint-Etienne : sa première défaite sur son terrain devant
13 000 spectateurs.
Le Stadiste Fefeu marqua à la 26e minute l'unique but de la rencontre.
Audacieux, avec des demis qui parvinrent à "étouffer" Mekloufi
et Herbin, le Stade Français réussit là le plus bel exploit de sa saison
(et pourtant il devait terminer le championnat à une peu réluisante 15e
place frôlant de près la descente, après barrage).
Le même jour, Monaco qui avait infligé un sévère 5-1 au Racing dans un
Parc des Princes sans ambiance (11 000 spectateurs), Monaco donc, reprit
espoir et pensa qu'il pouvait rejoindre son grand rival et peut-être même
garder son titre. |
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De fait, cette espérance prit corps en avril : la jonction se fit, Saint-Etienne
ayant lourdement chuté à Lens (2-4) et Monaco ayant infligé 3-0 à Valenciennes.
Ce qui parut le plus inquiétant ce jour-là, c'est que les Stéphanois s'effondrèrent
en fin de match.
Allions-nous assister à un suspens comme il s'en produit souvent en fin
de saison ?
Non, car la trentième (sur trente-quatre) journée, fut déterminante, avec
un Saint-Etienne trimphant, vainqueur sans équivoque de Bordeaux (4-0 trois
buts de Jacques Fois) alors que Monaco était battu chez lui par Lyon.
Lyon qui termina sa saison en apothéose en gagnant la Coupe de France grâce
à Nestor Combin. |
Ainsi les hommes de Jean Snella avaient-ils dominé cette saison.
Tel ne fut pas le cas de Nice, autre grand nom de notre football, qui connut
l'amertume de la descente en Division II.
Reims, Nice proscrits, le Racing rejoignant ces deux grands après avoir
disputé des matches de barrage malheureux, quelle annnée !
L'OM pendant ce temps-là réalisait une bonne saison en D2 mais terminait
mal en échouant au pied des barrages.
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