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1968-1969
DUEL ST-ETIENNE - BORDEAUX
Cet exploit que Nantes n'avait pu réussir, Saint-Etienne lui, ne va pas
le manquer : être champion pour la troisième fois consécutivement.
Pourtant les Stéphanois ont laissé partir Mekloufi pour Bastia et ne se
sont pratiquement pas renforcés.
Ce troisième titre est d'ailleurs plus difficile à conquérir que les deux
premiers. Un club va mener la vie dure aux champions : Bordeaux. L'équipe
bordelaise sous la férule de Bakrim, poursuivait son évolution technique,
grâce à l'arrivée de Jacky Simon. La venue du Nantais aux Girondins fut
l'un des transferts surprise de l'inter-saison. |
On attendait des merveilles de l'O.M. qui s'était attaché les services
du Suédois Magnusson. On espérait que le Red Star avec les venues de Baeza
et Magny puis celle un peu plus tard, du Yougoslave Milosevic jouerait
un rôle. On croyait en Sochaux qui venait de faire appel à Georges Lech.
Metz prenait place dans les rangs des favoris qui venait d'enrôler Hausser,
Krawczyk, Le Chenadec tandis que Pierre Flamion devenait le responsable
technique.
Bref on "voyait" beaucoup de monde mais très vite après une échappée
d'Ajaccio, puis une courte apparition de Rennes, la lutte allait se circonscrire
entre les deux "grands". |
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Constamment botte à botte, Saint-Etienne et Bordeaux se livrèrent un duel
farouche.
Le 13 octobre les Stéphanois frappèrent un grand coup en triomphant au
stade-vélodrome de l'O.M. par 3 à 0.
Les Marseillais firent illusion, dans le premier quart d'heure, puis subirent
la domination d'un adversaire qui pouvait espérer une victoire encore plus
large.
Ce même jour, les girondins gagnaient péniblement àRennes grâce à un pénalty
réussi par Chorda à la 82e minute.
Une semaine plus tard : changement de décor. L'équipe de Bakrim assassinait
Bastia : 8 à 1 : trois buts de Ruiter, trois de Couecou, deux de Simon. |
L'équipe de France est pratiquement éliminé de la Coupe du Monde par un
but du Norvégien Iversen.
Pendant ce temps, les hommes de Batteux vivaient un match difficile ; le
derby avec Lyon.
D'abord surclassés les Lyonnais se rebiffèrent en seconde mi-temps plaçant
des contres dangereux, et obtenant le seul but de la partie à la 60e minute
par Lekkak. Bordeaux avait un point d'avance.
Premier grand tournant de la saison, le 15 décembre soit l'avant-dernière
journée des matches aller.
Les deux équipes sont à égalité et Saint-Etienne reçoit Bordeaux; 30 000
spectateurs se sont entassés au stade Geoffroy-Guichard. Ce fut un spectacle
digne des grands matches européens. |
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Les Girondins qui ne comptent pas un seul international alors que l'équipe
de France ne marche pas très fort veulent démontrer leur valeur dans ce
débat au sommet.
Ils jouent remrquablement bien et en moins d'une demi-heure, ils vont prendre
un avantage qu'ils croient décisif en obtenant deux buts par Wojciak et
Burdino.
Mais juste avant la mi-temps, Keita réussit un but exceptionnel. Apèrs
avoir dribblé trois adversaires, il marque dans un angle impossible.
Le public est haletant . Le match est relancé. C'est encore Salif, lequel
vient de fêter sa première année de présence, sous le maillot vert, qui
permet à Revelli d'égaliser.
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Le vent a tourné si le combat reste malgré tout indécis. Il fallut qu'une
minute avant la fin. Desremaux abatte Jacquet.
Sur le coup franc tiré par Bosquier, Montès repoussa sur le poteau et Fefeu
qui traînait par là donnait à son équipe une victoire sans prix.
En raison de matches en retard, l'écart entre Saint-Etienne leader et Bordeaux
second va se creuser. Il sera de sept points le 13 avril mais bien entendu,
les Girondins vont revenir.
Le second tournant de la saison se situera le 27 mai. Ce jour-là Bordeaux
à trois points des Stéphanois reçoit Sedan. Contre toute attente les Bordelais
sont battus (0-2) |
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Ils rétabliront partiellement la situation une semeine plus tard en recevant
les champions. Ils prendront leur revanche du match aller.
Le troisième tournant, c'est l'avant dernière journée.
Saint-Etienne a trois points d'avance. Ce samedi-là, les joueurs stéphanois
ont vécu les sept minutes les plus longues de leur saison. En effet alors
qu'ils regrettaient amèrement sur les bancs de leur vestiaire le but égalisateur
qu'ils s'étaient laissé marquer par Monaco, ils apprirent par les radios
que les Bordelais venaient d'égaliser à Ajaccio à deux partout... mais
qu'il restait sept minutes à jouer. Inutile de décrire leur impatience.
Un peu plus tard, tous poussèrent un "ouf" de soulagement : le
score n'avait plus changé ils étaient champions. |
L'OM après un départ catastrophique redresse la barre, Le Président Leclerc
limoge Domergue et remet le bon Mario Zatelli aux commandes.
Outre une remarquable remontée au classement sous la baguette d'un extraordinaire
Roger Magnusson, l'OM atteint la finale de la Coupe et remporte contre
Bordeaux son 7eme trophée.
C'est l'apothéose à Marseille et le premier grand succès de Marcel Leclerc.
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