Hatem Ben Arfa, la renaissance

Il y a cinq ans, nous écrivions cette chronique.
Hatem après une longue éclipse est réapparu tel le phénix, pas avec l'OM, mais avec Nice.
Nous n'avions jamais douté de son talent, juste de son inconstance.

Hatem il y a cinq ans:
«Par rapport à Messi, c’est plus dans la maturité… Je regrette de ne pas l’avoir eue plus tôt parce que je pense qu’aujourd’hui, j’évoluerais à un plus haut niveau. Peut-être que je serais comme lui aujourd’hui.

Mais j’ai encore le temps, je peux le rattraper. Je dois rester humble : tout ce qu’il a fait, il l’a prouvé sur la durée, c’est ça qui fait la différence»
.
On se rappelle que le débat avait été évoqué il y a cinq ans quand Hatem jouait à l'OM.

On disait à l'époque:
Après Jean-Claude Dassier qui a affirmé que Hatem Ben Arfa pourrait être un nouveau Messi, c’est José Anigo qui a "kiffé" le jeune inconstant Olympien.

« Un Hatem comme ça peut apporter beaucoup et on n’a pas forcément envie de s’en séparer. Le Hatem vu contre Auxerre, moi j’adore : il prend des risques, il crée du jeu, fait du spectacle, tout le monde aime. Mais il ne faut pas retomber dans les travers de ce qu’il nous montre à d’autres moments. C’est tout simple... »
Alors, forcément, en cette période de fin Décembre et comme on aime les contes de Noël en Provence, comment ne pas faire référence aux quatorze premier Messi Olympiens, ceux qui ont construit la Légende de l’OM et dont il faut rappeler quand ils naquirent dans le ciel Olympien.

Je veux citer Jean Boyer, Willy Kohut, Vasconcellos, Larbi Ben Barek, Roger Scotti, Gunnar Andersson, Josip Skoblar, Roger Magnusson, Marius Trésor, Jean-Claude Papin, Chris Waddle, Basile Boli, Didier Drogba et Franck Ribéry.

ça vous fait rêver, moi aussi, rien que d’imaginer qu’un matin, Hatem se réveille dans le berceau du Vélodrome et illumine la pelouse Marseillaise de ses dribbles et de ses coups de génie.

Il en a le talent, mais en a t-il les moyens ?

En attendant que l’étoile du berger se penche sur son cas, revenons à ceux que le public Marseillais adula pour leur génie mais aussi pour leur réussite.

Car ces quatorze joueurs, non content de régaler l’assistance, gagnèrent tous un titre (à part Ben Barek) et propulsèrent le vieux club Olympien au sommet du Football Français et Européen.

Jean Boyer débarqua de Paris à Marseille en 1923 et fut le premier "Amateur Marron" du football Provençal. L’OM remporta trois Coupes de France (24, 26, 27), un titre de Champion (29) sous l’ère de ce canonnier qui joua jusqu’aux premières années du professionnalisme, manquant de peu le doublé en 1934.

Willy Kohut était le canon Hongrois, un ailier gauche au tir dévastateur qui disputa la Coupe du monde de 1938. Il cassait les barres transversales, me disait mon père (Je n’ai pas de raison de ne pas le croire, il ne mentait jamais, comme un Marseillais.).

Vasconcellos fut un gardien diabolique, débarquant du Brésil presque en guenilles. Ses arrêts étonnants comme ses fantaisies dans la cage et sa verve intarissable firent de ce gardien mulâtre venu de Vasco de Gama via Barcelone l’une des grandes attractions de l’OM des années trente


Larbi Ben Barek fut appelé la perle noire, sa carrière fut malheureusement interrompue par la guerre à 22 ans mais il revint à Marseille en 1954 à plus de 37 ans pour disputer une finale de Coupe de France. Il a marqué l’histoire du football Maghrébin.

Roger Scotti, l’enfant de Marseille fut avec Raymond Kopa le meilleur technicien du Football Français. Vainqueur de la Coupe à 18 ans, puis Champion de France en 1948, Roger fut l’incarnation de l’OM durant plus de quinze ans.


On ne présente plus Gunnar Andersson, le canonnier, meilleur buteur du Championnat et dont le record de but ne fut battu bien plus tard que par Josip Skoblar, l’aigle dalmate.

Ah, Josip, peut-être le meilleur de tous, pulvérisant le nombre de buts en Championnat (44 en 38 journée.). Champion en 1971 et doublé en 1972, comme Roger Magnusson, le sorcier du dribble, déjà vainqueur de la Coupe en 1969.


Roger/Josip, tandem infernal comme plus tard JPP/Magic Chris, qui propulsèrent l’OM de Tapie au sommet de l’Europe.

Entre temps, le libéro des iles, Marius Trésor incarna la défense Olympienne durant une décennie, en gagnant la Coupe de France contre Domenech en 1976.

Papin Waddle, Waddle Papin, de 1989 à 1992, ce duo étincela le Vélodrome, ce n’est même plus la peine de les présenter.

Pourtant, ce fur Basile le bien-heureux qui donna le titre de Champion d’Europe d’une tête magique dans le ciel de Munich.

C’est peut-être lui qui a le plus mérité des Rois Mages.

Enfin, plus prés de nous, Didier Drogba durant une saison, puis Franck Ribéry durant deux autres, donnèrent aux nuits Marseillaises de la magie et de l’efficacité.

Ils ont fait partie des grands d’Europe.

Alors, Hatem, ça ne te fait pas rêver ?

Tu as le talent, prend conscience que tu peux donner de la magie au Vélodrome qui n’attend que ça.

Tu es à Marseille, plonge toi dans l’histoire du club Olympien vieille de 110 ans, et inspire toi de tes prédécesseurs.

Alors peut-être, tu entreras aussi dans la Légende avec un grand L.
Que la Force soit avec toi !!!


Cinq ans ont passé, on n'a guère avancé depuis
Ah si, quand même, quatre ballons d'or pour Messi
Fernand Bonaguidi Octobre 2015
Hatem Ben Arfa sélectionné à nouveau par Didier Deschamps
« Je suis très ému. Je remercie le sélectionneur de m’avoir fait confiance. C’est un immense honneur d’être appelé pour représenter l’équipe de France. Cela l’a toujours été pour moi. Aujourd’hui, je reprends énormément de plaisir sur le terrain à Nice. La confiance que me témoignent mon club, le coach, mes coéquipiers et les supporters depuis le début me permet de m’exprimer dans les meilleures conditions. Quand je suis revenu en Ligue 1, certains m’ont dit que l’OGC Nice était un petit club. Pour moi, c’est un grand club, avec des valeurs surtout », a encensé le milieu offensif sur le site officiel des Aiglons.
« Et puis, il y a l’énergie du public. La ferveur populaire en général, comme à Rennes quand nous avons gagné, et plus particulièrement à Nice, où je ne suis pas près d’oublier l’accueil de nos supporters après nos victoires à Bastia et Saint-Etienne, me touche beaucoup et me donne de la force dans les moments difficiles, a ajouté Ben Arfa. Bien sûr, je ne considère pas cette sélection comme une fin en soi. Au contraire, je la vois comme une marque de confiance et un encouragement. Mais, pour le moment, avant de retourner en sélection, je reste concentré sur le match de dimanche à Marseille, qui est très important pour nous. »