Vainqueur de la Coupe de France en 1931,
le FC Sète remporte une nouvelle fois le trophée
face à l'Olympique de Marseille.
Pour ce derby méditerranéen, les Héraultais
s'imposent 2-1 à Colombes et la dynamique
de ce succès leur permet de devancer finalement
leur rival phocéen en championnat.
Ils réalisent ainsi le premier doublé de
l'histoire.
Deux ans après les débuts du professionnalisme
en France, trente-cinq clubs ont adopté un
tel statut au sein des deux divisions de
l'élite.
Dès les 32èmes de finale, les amateurs d'Arras
bousculent cette hiérarchie, éliminant Fives
(3-1), alors deuxièmes du championnat de
Première Division, puis Le Havre (1-0). |
|
|
Les Nordistes s'inclinent finalement dans
le cadre d'un derby face à Roubaix, poussant
leurs voisins professionnels à disputer deux
rencontres (0-0, 2-0) avant de s'incliner.
Un bon test pour les Roubaisiens , qui sont
alors les derniers représentants de Deuxième
Division.
Ceux-ci parviennent en effet à se hisser
ensuite dans le dernier carré où ils retrouvent
l'Olympique de Marseille.
L'OM a éliminé Rennes après deux matches,
2 à 2 puis 4 à 0.
L'autre demi-finale est à l'image de la première
affiche, avec une opposition contrastée entre
un club du Nord et une formation méditerranéenne
: FC Sète-Olympique Lillois. |
A Lyon et à Colombes, le scénario est identique,
les deux clubs du Sud s'imposant sur le score
de 1-0.
Si bien que la finale réunit les deux ténors
du Championnat, rééditant l'affiche de l'édition
1924 où les Olympiens l'avaient emporté 3-2.
Leaders du championnat, les Marseillais ont
déjà remporté le trophée à trois reprises
(1924, 1926, 1927), ne connaissant jamais
la défaite en finale.
Les supporters marseillais sont d'autant
plus confiants que leurs attaquants ont déjà
trouvé le chemin des filets à 62 reprises
lors de cette édition ! |
|
|
Explication d'une telle performance :
les Marseillais ont été éliminés l'année
précédente dès leur entrée en lice et ont
pris part pour cette nouvelle édition à trois
tours qualificatifs.
Mais les Sétois, maillots rayés de vert et
blanc, ont déjà l'expérience de trois autres
finales.
Après deux tentatives infructueuses en 1923
et 1924, les Héraultais se sont imposés en
1930.
Ce 6 mai 1934, ce sont les Marseillais qui
prennent le meilleur départ, ouvrant la marque
deux minutes après le coup d'envoi par l'intermédiaire
de Zermani (0-1, 2ème). |
Mais les Sétois vont finalement s'imposer
grâce à un doublé de leur international hongrois
Istvan Lukacs, servi à chaque fois par son
capitaine Ivan Bek (1-1, 22ème, puis 2-1
75ème)
Seul Alcazar, en fin de seconde mi-temps,
donna le coup de boutoir nécessaire pour
obtenir le but d'égalisation.
Par malheur, le but fut annulé, le juge de
touche, M. Boês ayant auparavant signalé
un hors-jeu de Zermani.
Cette annulation provoqua, on s'en doute,
les vives protestations des Marseillais
L'arbitre, M. Baert, et le juge de touche
M. Boês, furent pris à partie, injuriés et
menacés par Di Lorto, Zermani, et Alcazar...
L'OM y perdra aussi le Championnat, |
|
|
HUITIEMES DE FINALE
Rouen - Excelsior Roubaix : 1-0
Marseille - Mulhouse : 2-1
Rennes - Cannes : 2-0
RC Roubaix - Arras : 0-0 2-0
Olympique Lillois - RC Paris : 6-0
Sète - SO Montpellier : 1-0
Tourcoing - Saint Etienne : 1-1 4-3
Amiens - CA Paris : 4-1
QUARTS DE FINALE
Marseille - Rennes : 2-2 puis 4-0
RC Roubaix - Rouen : 3-2 (ap)
Sète - Amiens : 3-0
Olympique Lillois - Tourcoing : 3-0 |
DEMI-FINALES
Sète - Olympique Lillois : 1-0
Marseille - RC Roubaix : 1-0
FINALE le 8 Mai 1934 à Colombes
FC Sète bat l'OM 2 à 1 (1 - 1)
40600 Spectateurs
Arbitre Mr Baert
But :Zermani(2eme), Lukacss (24eme, 75eme)
OM Di Lorto - Henri et Max Conchy - Charbit,
Drucker, Schillemann - Zermani, Alcazar,
Boyer, Eisenhoffer, Kohut
Sete Llense, Hillier, Gasco, Gabrillargues, Bukovi,
Dupont, Monsallier, Beck, Lukacs, Miquel,
Benounna |
|
Anecdote
"Pepito" Alcazar fut l'une grande
figure de légende.
Ce pittoresque Oranais de souche espagnole
était si peu commun qu'il faudrait un livre
pour conter ses anecdotes, toutes riches
de couleur, de fantaisie et de malice. |
|
|
"Que...que..., Pepito-ci?... Pepito-là...."
avait pour habitude de dire l'intarrissable
garçon dont le moins qu'on puisse dire est
qu'il ne s'embarrassait pas de fausse modestie.
Il faut dire que rien n'échappait à "Pepito"
ni sur le terrain, ni en dehors.
Un jour, le président d'un club mal classé
qui recevait l'O.M., avait plus ou moins
"soudoyé" les principaux attaquants
-fameux- de l'O.M.
Mais à la mi-temps, survenue sur le score
de 2-0 en faveur de l'adversaire, Pepito
-qui opérait comme demi- avait flairé la
combine :"Que ...,que...,Pepito, il
a vu des choses pas normales..." insinua-t-il
L'histoire manquerait de saveur si l'O.M.
n'avait inscrit trois buts en seconde mi-temps
et gagné le match.
Trois buts, vous l'avez deviné, d'Alcazar. |
Et celui-ci de se précipiter aussitôt vers
le président , évidemment abasourdi, de l'équipe
battue :
Que...,que..., si vous aviez parlé à Pepito,
vous auriez gagné le match et que... ça vous
aurait coûté trois fois moins cher..."
Comme tout bon personnage pagnolesque, ce
César qui n'était pas marseillais piquait
parfois de violentes colères.
Après la finale de la Coupe 34, perdue contre
Sète, il perdit même toute mesure au point
que son attitude engendra de graves incidents.
Considérant que l'arbitre avait eu tort de
lui refuser un but qui aurait tout remis
en question, il refusa de serrer la main
au président Jules Rimet qui, selon la coutume,
se rendait aux vestiaires après la finale
pour féliciter les vainqueurs et consoler
les battus. |
|
Homme droit, loyal, mais pointilleux, M.
Rimet s'en formalisa d'autant plus que Laurent
Di Lorto, lui aussi, refusa le "shake
hand" présidentiel.
Les deux joueurs furent suspendus et l'OM perdit aussi le Championnat. |
|
|