Les deux équipes qui se retrouvent ce 9 mai
1937 sur la pelouse du stade de Colombes
se connaissent bien.
Depuis 1935, Sochaux et Strasbourg sont en
effet à la lutte pour les premières places
du Championnat de France.
C’est finalement Sochaux qui sort vainqueur
2-1 de ce premier duel en finale entre formations
de l’Est.
Les Doubistes remportent ainsi la première
et unique Coupe de France à ce jour de leur
histoire.
L’année même de sa promotion en D1
(1934-1935), Strasbourg avait réalisé la
performance de terminer à un point du leader
Sochaux, laissant le RC Paris, troisième,
à onze longueurs ! |
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D’ailleurs, à l’occasion du match
retour, les records d’affluence avaient
été battus au Stade de la Meinau où 25.000
spectateurs avaient assisté au succès sochalien
(1-0).
En deux ans, la composition des équipes n’a
guère changé.
Côté alsacien, aux côtés des frères Keller
et d’Oscar Heisserer, on retrouve l’avant
centre allemand Ossi Rohr, qui en demi-finale
a réussi un triplé face au FC Rouen (3-1).
Côté sochalien se côtoient des internationaux
suisses (André Abbeglen, dit Trello) et André
Courtois, retenu 22 fois sous le maillot
tricolore, ou encore Etienne Mattler, 46
fois sélectionné. |
Au Stade de la Forge, ancêtre de l’actuel
Stade Bonal, Sochaux affiche ses prétentions
en étrillant en demi-finale l’US Boulogne,
club de D2 qui avait jusque là réussi la
performance d’éliminer trois clubs
de l’élite dont le tenant, le Racing.
Deux doublés du britannique Williams et de
Tellechea, puis deux réalisations de l’ailier
argentin Lauri et Courtois ont porté le score
à 6-0.
L’affiche de la finale s’annonce
donc passionnante, même si le FC Sochaux-Montbéliard
part favori, fort d’une plus grande
expérience de l’épreuve. |
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C’est la première fois en effet que
les Strasbourgeois sont parvenus à franchir
le cap des huitièmes de finale de la Coupe
France.
Mais les Alsaciens sont bien décidés à faire
abstraction de ce constat.
Ils prennent le début du match à leur compte
et ouvrent le score par l’intermédiaire
d’Oscar Rohr d’une reprise de
volée en retourné à l’entrée de la
surface de réparation. (32ème)
Cinq minutes avant la pause, Lauri, alias
“la Flèche d’Or” remet
les deux équipes à égalité, à nouveau d'une
reprise de volée, consécutive à un centre
de Williams. |
Alors que l’on s’achemine vers
la prolongation, c’est ce duo qui va
de nouveau s’illustrer à deux minutes
de la fin du temps réglementaire. |
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Cette fois, c’est Lauri qui centre
pour l’attaquant britannique dont la
reprise de la tête ne laisse aucune chance
au portier strasbourgeois François Mayer.
Pour les Lionceaux, cette victoire est fêtée
sur les chapeaux de roues :
chaque joueur reçoit un coupé 201 tout juste
sorti des ateliers de ce fief de l’automobile. |
Sochaux termine également le championnat
second, à égalité de points avec l'Olympique
de Marseille.
Rien ne semble arrêter des Lions qui ne comptent
quasiment dans leurs rangs que des internationaux
tels Di Lorto, Duhart, Lauri, Courtois ou
Mattler.
Ce dernier, qui a joué trois Coupes du Monde,
devient même en 1938 le recordman du nombre
de sélections.
En 1938, Sochaux gagne son second championnat
après une longue lutte avec Marseille, ce
qui permet au FCSM de se construire le plus
beau palmarès français des années trente. |
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HUITIEMES DE FINALE
Strasbourg - Excelsior : 2-0
Rouen - Fives : 4-2
Sochaux - Sète : 3-2
Boulogne - RC Roubaix : 3-1
Red Star - Lens : 3-2
Dunkerque - Reims : 4-2
Cannes - Charleville : 2-0
RC Paris - Rennes : 1-0
QUARTS DE FINALE
RC Strasbourg - Red Star : 3-1
Rouen - Dunkerque : 2-0
Boulogne - RC Paris : 1-0
Sochaux - Cannes : 0-0 3-1 |
DEMI-FINALES
Sochaux - Boulogne : 6-0
Strasbourg - Rouen : 3-1
FINALE le 9 Mai 1937 à Colombes
Sochaux bat Strasbourg 2 à 1 (1-1)
39528 Spectateurs
Arbitre Mr Olive
Buts Rohr O. (32) pour Strasbourg, Lauri
(40), Williams (88) pour Sochaux
Sochaux - Di Lorto - Lalloué, Mattler - Hug,
Szabo, Lehman - Lauri, Abbeglen, Courtois,
Bradac, Williams
Strasbourg Mayer - Lohr, Schwartz - Halter,
Hummenberager, Roessler - F.Keller, Hoffman,
Rohr, Heisserer, Waechter |
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AnecdoteRoger Courtois, qui remporta la finale 1937
avec le F.C. Sochaux, devant le R.C. Strasbourg,
raconte :
"A la fin du match, Trello Abbeglen,
mon excellent coéquipier, lança : "Ca
y est les gars, on l'a gagnée, la voiture
!".
Il s'agissait de la prime offerte par le
club à chaque joueur en cas de victoire en
finale. Il faut vous dire qu'on en parlait
beaucoup. Dès les premiers tours de la Coupe,
on disait : "Nous avons déjà gagné une
roue, ou le volant, ou le pare-brise,etc.."
Mais, si extraordinaire que cela puisse paraître
sur le moment, après la finale, personne
ne pensait à cette fameuse 201, d'une valeur,
je m'en souviens, de 16.500 francs de l'époque.
Que voulez-vous c'était la première fois
que Sochaux allait en finale, et pour un
coup d'essai, ce fut la victoire (2-1).
C'est pourquoi cette remarque de Trello ne
fit que souligner l'immense joie que nous
avons alors ressentie". |
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