OM Olympique de Marseille

Saison 1951-1952 Nice Vainqueur

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Par son rythme effréné et ses rebondissements incessants, la finale 1952 opposant Nice, champion en titre à son dauphin bordelais, fut l’une des plus spectaculaires.
L’entraîneur des Aiglons, Numa Andoire, avait abordé cette rencontre d’une façon très personnelle, mais sa conception pour le moins originale s’avèra finalement payante :
Nice, vainqueur 5-3, put signer le quatrième doublé Coupe-Championnat de l’histoire

Nice 1952 : le jeune Robert Herbin fait ses gammes dans la pépinière du Cavigal.
Dans l’autre grand club de la ville, l’OGC Nice, tout va pour le mieux.
Sacré champion en 1951, Nice confirme l'année suivante son statut : une première dans le football professionnel.
Après avoir fait la course en tête avec Lille et Bordeaux, les Aiglons ont devancé au final les Girondins d’une courte tête.

Les joueurs de Numa Andoire brillent également en Coupe de France : après avoir marqué 14 buts sans en encaisser un seul, l’invincibilité du portier niçois Marcel Domingo prend fin en demi-finale.
Nice s’impose néanmoins 3-1 face à Rouen, dernier club de deuxième division encore dans la course.
Cette trente-cinquième édition est somme toute très conforme à la logique du classement en championnat.
Après la qualification du champion, le deuxième et le troisième se disputent la deuxième place pour Colombes et la hiérarchie est finalement respectée puisque Bordeaux l’emporte face à Lille sur le score de 2-1.
Ce 4 mai 1952, sur la pelouse du stade Yves-du-Manoir, l’affiche va tenir toutes ses promesses. Nice, vainqueur à deux reprises de Bordeaux en championnat, part favori. Numa Andoire, ancien défenseur du Red Star et membre de la délégation française lors de la première Coupe du Monde en 1930, a des idées bien arrêtées sur cette finale.
Première entorse à l’orthodoxie : il conseille à ses joueurs de se coucher très tard, la veille de la finale, afin de s’endormir facilement, à l’aube.
Après tout, le match ne commence qu’à 15 heures...
Deuxième surprise de taille : l’absence sur la feuille de match de Désiré Carré à qui échoit généralement le brassard de capitaine, mais aussi du buteur suédois Pär Bengtsson.
C’est Victor Nurenberg et Luis Carniglia qui prennent la relève.
Il s’avère que ces choix sont les bons puisque c’est le Luxembourgeois Nurenberg qui ouvre la marque dès la dixième minute.
Et si les Girondins réagissent dans la minute suivante par Baillot d’un tir des dix-huit mètres (1-1, 11ème minute), le deuxième joker niçois surenchérit dès la remise en jeu : 2-1 à la 12ème minute !
Le ton est donné.
A la trente-deuxième minute, Belver semble donner un avantage décisif aux Aiglons d’une reprise de volée (3-1), mais une tête de Kargu à cinq minutes de la pause redonne espoir aux Girondins (3-2). Cinq buts en première période !
Le festival offensif se poursuit en seconde mi-temps et une reprise victorieuse du Bordelais Baillot enflamme le match en remettant les deux équipes à égalité (3-3, 55ème) !
Jusqu’au coup de sifflet final, le match ne baissera pas d’intensité.
Mais en quatre minutes, les Niçois vont faire la décision. Ben Tifour (4-3, 61ème minute) puis Césari (5-3, 65ème minute) offrent à la Coupe de France un voyage vers la Baie des Anges
Quart de finale
BORDEAUX RENNES 2-2 4-2
NICE VALENCIENNES 3-0
ROUEN SOCHAUX 2-1
LILLE MONACO 4-0

Demi-finale
BORDEAUX LILLE 2-1
NICE ROUEN 3-1
Finale le 4 Mai 1952à, Colombes
Nice bat Bordeaux 5 à 3 (3 - 2)
61485 Spectateurs
Arbitre Mr Devillers
Buts Nurenberg (10eme), Baillot (11eme, 55eme), Carniglia (12eme, Belver (42eme), Kargu (40eme), Ben Tifour (61eme), Cesari (65eme)
Nice - Domingo - Firoud, Poitevin, Gonzales - Bonifaci, Belver - Courteaux, Nurenberg, Cesari, Carniglia, Ben Tifour -
Bordeaux - Villenave - Meynieu, Garriga, Swiatek - Gallice De Kubber - Baillot, Persillon, Kargu, Doye, De Harder -
Souvenirs

Antoine Bonifaci fut l'un des footballeurs les plus doués de sa génération.
Une année perdue en Italie coupa sa carrière en deux et la seconde partie ne valut, malheureusement jamais la première.
Antoine fut l'un des meilleurs acteurs de cette finale 52 qui fut probablement la plus belle de toutes.
"Ce qui m'a marqué, dit-il, c'est le coup de poker qu'a tenté Numa Andoire pour la finale. Numa ne faisait rien comme tout le monde, avec lui, il fallait toujours s'attendre à quelques innovations, à quelques décisions imprévues...
Deux joueurs paraissaient être chez nous les piliers de l'attaque : Désiré Carré et Bengtsson.
Pour le match qui précédait la finale, à Metz, Numa les avait laissé sur la touche : nous pensions qu'il voulait faire reposer.
Le samedi, veille de la finale, alors que nous étions à St-Germain, il annonça que Carré et Bengtsson, ne joueraient pas, qu'il les remplaçait pr Carniglia et Nurenberg qui avaient été très satisfaisants à Metz.
Nous étions étonnés.
Pour que nous nous remettions de notre surprise et ne pensions pas au match du lendemain, il avait organisé une soirée d'accordéon très divertissante.
A Colombes, Nurenberg et Carniglia marquèrent les deux premiers buts, Nice gagna la Coupe et Numa le pari qui nous avait paru insensé.
On lui fit un triomphe à Nice, mais je n'ose penser à ce qui se serait passé si nous avions perdu !"