On pouvait bien sûr prévoir que le deuxième match des tricolores serait
beaucoup plus difficile qu le premier.
Devant eux se dressait en effet l'étenelle bête noire : l'équipe de Yougolavie.
Pourtant les débuts des Yougoslaves dans la compétition n'avaient pas été
particulièrement brillants : match nul, 1 à 1, face à l'Ecosse. Les Britanniques,
largement dominés, surtout en technique pure, tout au long de la première
mi-temps, avaient égalisé au début de la seconde, pour tenir ce résultat
nul au terme d'un sévère match de Coupe, au cours duquel les Yougoslaves
s'étaient montrés égaux à eux-mêmes ;
une technique très pure, mais un manque d'efficacité notoire.
Mais tout de même, bien que le climat ait été à l'optimisme après les sept
buts réussis face au Paraguay, les tricolores, en pénétrant le mercredi
11 juin sur la pelouse du stade de Vaesteras, ne pouvaient s'empêcher de
penser à Florence 1949 et Lausanne 1954, deux villes, deux dates, où les
Yougoslaves avaient fermé aux Français les portes de la Coupe du Monde.
Pour ce deuxième match, l'équipe de France est légèrement modifiée, Jean-Jacques
Marcel blessé à l'épaule, doit s'abstenir. Roger Marche effectue sa rentrée
au poste d'arrière- gauche, Lerond devenant demi-gauche.
Just Fontaine, malgré des jambes où sont encore visibles les coups reçus
face au Paraguay, tient sa place.
Il la tient même fort bien puisqu'il marque deux nouveaux buts, portant
sont total personnel à cinq.
Le premier dès le début du match sur un centre en retrait de Roger Piantoni,
le second à 4 minutes de la fin de la rencontre sur une ouverture de l'arrière-droit,
l'alsacien Raymond Kaelbe, en lobant adroitement le gardien yougoslave
Beara.
A ce moment précis, les deux équipes sont à égalité, deux buts partout,
et ce résultat justifie parfaitement la physionomie d'une partie dominée
par les Français.
Tout heureux d'avoir obtenu ce match nul qui signifie presque l'accession
aux quarts de finale, les tricolores au lieu de défendre ce résultat, se
ruent à l'attaque. un contre, une hésitation de Lerond, et Veselinovic
l'intérieur droit yougoslave donne à son équipe une victoire heureuse.
Décidément, il y aura toujours une équipe de Yougoslavie sur la route du
onze de France !
En d'autre temps, ce résultat aurait produit sur l'équipe, les dirigeants
et le supporters, l'effet d'une douche glaciale.
Certes, à l'issue du match, le camp français est désappointé mais nullement
découragé,.
Grâce à Paul Nicolas qui va de l'un à l'autre, grâce aussi à l'entraîneur
Albert Batteux, la confiance reste intacte. Pourtant au terme de ces deux
premiers matches, force est de constater que si l'attaque française s'est
montrée tout à fait remarquable en marquant 9 buts la défense, quant à
elle, en a concédé six.
C'est à cela qu'il faudra remédier avant le troisième match, décisif celui-là,
contre l'Ecosse qui, après le match nul du premier jour contre la Yougoslavie
(1/1) vient de perdre (3/2) contre le Paraguay.
Pour obtenir la qualification aux quarts de finale, il faut absolument
que la France batte l'Ecosse le dimanche 15 juin à Oerebro.
Dans les autres groupes, le Brésil est tenu en echec par l'Angleterre 0
à 0 et l'URSS a battu l'Autriche 2 à 0.
La Suède assure sa qualification en battant la Hongrie 2 à 1 tandis que
Galles et Mexique font match nul 1 à 1.
Enfin, l'Allemagne est accrochée par la Tchecoslovaquie alors que l'Argentine
bat l'Irlande 3 à 1.
Seule la Suède est assurée d'être qualifiée pour les 1/4 de Finale.