9 Juin 1989 Parc des Princes
l'OM bat Monaco 4 à 3 (2 - 1)
Arbitre Mr Quiniou 44448 Spectateurs
Buts Papin (12eme, 22eme et ,47eme), Allofs (65eme), Dib (31eme, 72eme)
Amoros (88eme sp)
OM Huard - Thys, Förster, Le Roux, Di Meco - Germain, Sauzée, Vercruysse
puis Gastien 69eme, Meyrieu puis Eyraud 46eme - Papin, Allofs Entraineur
Gili -
Monaco Ettori - Valéry, Sonor, Battiston, Petit - Amoros, Puel puis Fofana 46eme,
Dib, Poullain puis Kurbos 68eme, Hoddle - Weah. Entraineur Wenger - |
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Article FranceFootball
Les Marseillais champions de France sont entrés en loge.
Ils portent en eux une réelle joie de vivre, une confiance inébranlable
en leurs moyens et une espèce de philosophie qui les dépouille de tout
danger de stress. |
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Pour Jean-Pierre Papin, il n'est pas question de perdre.
L'homme a fait du chemin, depuis trois saisons, au contact de champions
comme Giresse, Förster et Allofs. |
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On nous dit favoris mais, en finale de Coupe, il n'existe pas de favori
(Huard).
Cette finale doit être belle. Que l'on perde ou que l'on gagne, ce ne sera
pas grave, à condition d'avoir joué notre jeu (Vercruysse).
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Il se disperse moins, il voit mieux le jeu, il dose plus précisément ses
efforts. Son brassard de capitaine lui donne des ailes.
La montée à Paris de quarante mille supporters marseillais lui fait également
chaud au coeur.Et la perspective d'être suspendu en cas de finale à rejouer
achève de le motiver J.-.P.P. sera géant, il le veut.
Les Monégasques sont loin d'être démunis.
Ils ont atteint, plusieurs fois au cours de la saison, des sommets d'expression,
notamment contre les Marseillais.
Et, même privés d'atouts considérables comme Touré, Hateley, Ferratge,
ils ont rétabli, après leur élimination fâcheuse devant Galatasaray, un
courant collectif porteur. |
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Monaco joue bien au ballon quand le vent le pousse.
Le problème fondamental des Monégasques est qu'ils se posent beaucoup de
questions, collectivement ou individuellement.
Arsène Wenger a le choix entre deux formules : celle de Fofana en deuxième
attaquant ou celle de Puel en renfort médian.Il va préférer la deuxième
Amoros souffre d'esquilles osseuses dans une cheville et rame, depuis plusieurs
semaines, dans un rôle de défenseur avancé qui le fait se disperser.
Battiston sait que le Toulonnais Mendy a signé pour la saison suivante
à Monace, ce qui est manifestement une démarche de défiance envers sa personne. |
Sonor, pour compenser l'absence de Vogel, est devenu l'assisant de Battiston
en défense centrale, ce qui a rarement été une réussite.
Enfin, certains joueurs de l'ensemble monégasque appelés à croiser le fer
avec les champions de France, sont insuffisants en qualité technique ou
en capacité de création, on va s'en apercevoir |
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De toute façon, Jean-Pierre Papin a du feu sous ses crampons.
Il vit la fête de la finale de Coupe par tous les pores de sa peau.
A le douzième minute, Puel s'emberlificote dans une série de dribbles de
dégagement. pris en chasse par des affamés, il cède le ballon, subit un
croche-pied et laisse partir Papin vers son destin. |
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Battiston attrape un torticolis, se fait embarquer d'un côté et voit l'infâme
J.P.P. déclencher du pied droit une espèce de tir vicieux, croisé, tirebochonné
qui expédie le ballon sur l'intérieur du poteau puis à l'intérieur des
filets monégasques.
La réussite du Sieur Frappeur est évidente.
Mais lorsque, dix minutes après cette amorce, un centre instantané de Thys,
de la droite, est coupé par la tête de Papin après un saut prodigieux et
transformé en deuxième but, on est bien obligé d'admettre que ce Papin-là
est un phénomène et un accélérateur de particules très, très particulier
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Conséquence logique, une équipe marseillaise qui s'épanouit de tout son
être collectif, par le pressing, par la monopolisation de la balle, par
la confiance, par le spectacle.Inutile de dire que Monaco flotte.
Hoddle et Dib paraissant les seuls capables de redresser la situation.
C'est d'ailleurs Dib qui y parvient sur une intelligente initiative de
Battiston à l'entrée de la surface marseillaise :
il reçoit le ballon en décalage sur la droite et, de l'extérieur du pied,
marque un superbe but de 1-2 (31e minute).Il semble alors que Monaco est
capable de revenir dans la course, de contester la formidable santé des
Marseillais au milieu du terrain et d'aller chatouiller un peu Karl-Heinz
Förster-le-magnifique dont il est clair qu'il traîne un peu la patte (il
sera opéré bientôt des adducteurs). |
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On le croit d'autant plus que Fofana fait sont entrée à la 46e minute,
en remplacement d'un Puel qui a été catastrophique, tandis qu'Eyraud remplace
Meyrieu côté marseillais. Fofana se met à dribbler sur le côté gauche et
la face du match se met à changer |
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Papin a compris tout cela.En pointe, au contact de la défense monégasque
pratiquement alignée, il crochète instantanément son adversaire direct
(Petit) à la réception du premier ballon qui vient, s'enfuit à toutes jambes
et déclenche un coup de déprime pour Monaco. |
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Les occasions pleuvent. Neuf minutes après sont exploit et son triplé historique,
Papin, est fauché par Sonor dans la surface.
Penalty.
Essouflé par son effort, Papin jette un regard vers Allofs, lequel lui
dit : Vas-y, c'est ton jour.La veille Papin a dit à Ettori que, si un penalty
était sifflé, il le lui tirerait sur sa droite : Il le savait, je savais
qu'il le savait, il savait que je savais qu'il le savait, alors je n'ai
pas voulu changer.
Papin coince devant son quatrième but, tire un peu dans la terre et voit
Ettori, se saisir du ballon.
Une minute plus tard, Sauzée tire sur un poteau.Huit minutes encore et
Allofs, interceptant une passe en retrait inconséquente de Poullain à Battiston,
ajuste un tir croisé du pied gauche qui fait 4-1 (65e). |
Monaco, totalement dominé, au bord d'une déroute apparemment irrémédiable,
réussit à sauver son image et à marquer deux buts-aspirine destinés à soulager
son mal de tête.
C'est d'abord Dib qui réussit un lob superbe (72e), c'est ensuite Amoros
qui transforme un penalty pour fauchage de Dib par Thys (88e).
Monaco garde ainsi pendant deux minutes l'espoir d'être l'égal de l'O.M.
mais pendant deux minutes seulement.
La finale 1989 consacre un O.M. triomphant.
Elle consacre aussi un Papin géant, un Papin gourmand qui, pour en avoir
voulu quatre, manqua le seul penalty de sa carrière jusqu'à ce jour..
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