OM Olympique de Marseille

Coupe de France 1991 Monaco - OM 1 - 0


Chris Waddle
8 Juin 1991 Parc des Princes
Monaco bat l'OM 1 à 0 (0 - 0)

Arbitre Mr Quiniou 44123 Spectateurs
Buts Passi (90eme)
OM Olmeta - Amoros, Boli, Mozer, Casoni - Germain, Fournier puis Stojkovic (46eme), Vercruysse - Waddle, Papin, Pelé -Entraineur Goethals
MONACO - Ettori - Puel, Mendy, Petit, Sonor - Sauzée, Dib, Rui Barros, Djorkaeff - Weah, Fofana puis Diaz (76eme) - Entraineur Wenger
Article France Football
Marseille aura donc perdu sa deuxième finale en dix jours.
Après Bari, ce fut Paris...
Mais pourquoi faudrait-il considérer le résultat du Parc des Princes sous le seul angle de l'échec marseillais ?
Il y a au moins autant à méditer sur le triomphe monégasque.
Je ne suis pas de ceux qui, cherchant à couper les cheveux en quatre, ont davantage insisté au lendemain de la finale française sur les défaillances olympiennes que sur les vertus princières.
Il est anormal, en effet, de vouloir réduire la victoire de Marseille après sa désillusion européenne.
Certes, cela a sans doute joué un rôle à Paris, mais il ne fut pas essentiel.
Je reste persuadé d'ailleus que, ce soir-là, l'équipe de la Principauté aurait été capable de battre n'importe qui - même l'OM le plus fringant -, car elle était animée de la foi et de la volonté qui abattent les montagnes.
Le traumatisme de Bari était sans doute inscrit dans tous les esprits marseillais, mais à Bari, déjà, le trio magique Waddle-Pelé-Papin n'avait plus rien de magique. Wenger l'avait compris mieux que quiconque.
Le club monéasque a pourtant des ambitions, en rapport sans doute avec son standing princier, mais il les exprime en douceur, avec discrétion.
Et pour ça, il s'est offert l'entraîneur le moins tapageur possible.
Un homme équilibré, sain, sobre et serein, qui ne parle jamais pour ne rien dire et qui le fait seulement quand il sait.
Ce qu'il a surtout appris cette saison, c'est que les siens avaient fini par faire le complexe olympien.
Deux échecs en championnat et quelques belles leçons de réalisme. Au point que l'on pouvait se dire que Monaco avait une trop bonne éducation pour venir se coltiner avec les Marseillais sans risquer la correction.
Et ce n'est pas la finale de la Coupe de France, plus souvent bataille de rues que garden-party élégante, qui pouvait changer quoi que ce fût à l'affaire.
Qu'à cela ne tienne, Arsène Wenger va travailler dans ce sens.
Nous étions décidés à faire un grand truc, avoue Jean-Luc Ettori.
Pour cela, nous étions prêts à aller au bout de nous-mêmes ! Franck Sauzée reconnaît de son côté :
Contrairement aux deux matches de championnat, nous étions libérés, décomplexés. Et cette victoire est d'autant plus belle qu'elle est le fruit de notre volonté.
Nous la voulions très fort et nous sommes allés la chercher jusqu'à l'obtenir à la dernière minute."
Et Arsène Wenger, lucide devant les faits qui lui donnent raison, refuse encore d'adopter le style du donneur de leçon qu'il pourrait être.
C'est au niveau mental que nous avons surtout été à la hauteur.
Même s'il est vrai, que nous avions plus de ressources physiques que l'OM, nous étions surtout plus forts dans la tête."
En se rebellant, Monaco a donc prolongé par la Coupe de France le cauchemar de la Coupe d'Europe pour un Olympique de Marseille redescendu brutalement sur terre pour un atterrissage sans douceur.
L'OM était de toute façon trop ébranlé moralement après l'echec de Bari pour redresser la tête et on le vit bien à travers des prestations du trio Papin/Waddle/Pelé.

Malgré la présence de Vercruysse et de Stojkovic rentré à la mi-temps, l'équipe Marseillaise ne donna jamais l'impression de prendre le meilleur et le fait que Cantona et Tigana aient fait banquette montre que Raymond Goethals n'avait pas voulu prendre le risque de chambouler l'équipe.
Mais que celui-ci ne nous fasse pas oublier quand même tous les bonheurs vécus cette saison grâce aux Marseillais de Tapie, Papin et consorts.
Ils savent désormais et nous avec que même chez nous ils ne sont plus tout seuls.
Et ce n'est pas plus mal comme ça....