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A Lille, Flandres bat Provence 4 buts à 2 (0 - 1)
Arbitre Mr Bowley
Bihel (49eme, 54eme, 72eme, 83eme)
De Mareville (6eme) Pironti (75eme)
Flandres : Darui ; Jadrezack, Stefaniak, Urbaniak ; Bourbotte, Tancré ;
Tempowski, Baratte ; Sommerlynck, Bihel, Lechantre.
Provence : Delachet ; Dahan, Malvy ; Martinelli, Bastien, Olej ; Dard,
Troupel, de Maréville, Robin, Pironti. |
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Ayant pris de ce fait un mauvais départ, la Provence, déjà très distancée,
n'a plus sa place parmi les favoris :Décidément, le championnat lui convient
beaucoup moins que la Coupe.
Les premières minutes de sa confrontation avec les Nordistes furent cependant
encourageantes. A la 6e minute, de Maréville, mettant à profit une hésitation
de Stafaniak, trompa Darui d'un très beau shot à ras de terre. Faut-il
voir en de Maréville, l'homme qui est en action dès le coup d'envoi et
surprend ainsi les demis et les arrières lents à s'échauffer ? Nous sommes
en droit de nous le demander, car de Maréville avait réussi le même coup
d'éclat il y a quinze jours à Rouen. |
Après cette entrée en scène sensationnelle, les Provençaux connurent des
moments difficiles et n'eurent plus guère de loisir d'attaquer. Jusqu'à
la fin de la première mi-temps, ils se trouvèrent tellement bousculés,
harcelés, que leur défense n'eut pas un moment de répit.Durant quarante
minutes, le but de Delachet fut comme une place assiégée qui ne peut même
pas tenter une seule sortie, faute de temps pour s'y préparer.
Tous les assauts, pourtant, furent bel et bien repoussés, grâce à un groupement
serré des intérieurs, des demis et des arrières méridionaux. En voilà qui
s'y entendent pour faire le mur !
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Il y avait d'ailleurs lieu de craindre, pour les Nordistes que ce mur ne
pût être ébranlé. Mieux valait pour eux attaquer de façon moins pressante,
laisser quelque liberté de mouvements aux Provençaux pour obtenir l'éparpillement
de leurs forces et la dissociation du bloc défensif.
La consigne ayant été donnée aux Nordistes d'opérer ainsi, l'affaire prit
une autre tournure après la pause.
Le temps et l'espace ne leur faisant plus défaut, les avants des Flandres
trouvèrent enfin le défaut de la cuirasse. Ainsi, à la 49e minute, Bihel
égalisa, rendant l'espoir à ses camarades de combat.
Cinq minutes plus tard, Bihel marquait de nouveau, cette fois sur penalty
accordé pour croc-en-jambe de Bastien contre Baratte. |
M. Bowley me permettra de lui dire qu'il n'y avait pas croc-en-jambe caractérisé
mais blocage régulier.
Que l'adversaire tombe sur un blocage, cela n'implique pas forcément qu'il
y ait faute.
Et faire, le départ entre le croc-en-jambe et le blocage "à bout de
jambe" est pafois chose délicate. Dans les cas prêtant à discussions
ou à interprétations différentes, pourquoi ne pas accorder le bénéfice
du doute au défenseur ?
Par bonheur, d'autres buts suivirent celui-là, de sorte que le fâcheux
penalty fut oublié. Bihel marqua enore à la 72e minute et à la 83e minute,
tandis qu'entre temps Pironti terminait par un shot sans recours une des
rares échappées faites par les avants méridonnaux. |
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L'impression qui subsiste de cette rencontre n'est guère favorable à l'équipe
de Provence. Lui reconnaître de réelles aptitudes à la défense ? Mais toutes
les équipes, même les plus faibles, sont capables de repousser des offensives
répétées en massant sept ou huit joueurs devant leurt but. C'est affaire
ici de ténacité, non d'habilité.
Par ailleurs, les Provençaux ont eu le preuve à Lille que, pour être les
champions de la contre-attaque, ils restent néanmoins vulnérables.
A tout prendre, les champions de l'attaque sont préférables aux champions
de la contre-attaque, car ils finissent généralement par avoir le dernier
mot, même lorsque le pourcentage des offensives ratées est imposant. En somme ne vaut-il pas mieux prévenir que guérir ? Précédemment, la ligne
d'avants provençale jouait en M, les deux intérieurs étant seuls en pointe,
Aujourd'hui c'est à la formation courante qu'elle revint.
Or, Pironti et Dard n'étant pas en condition satisfaisante, le rendement
fut bien faible. |
Bref, l'équipe de Provence a grand besoin de récupérer ses blessés au plus
tôt pour adopter une formation définitive et une tactique offensive appropriée.
Mais n'est-il pas déjà bien tard ? L'équipe des Flandres a largement mérité
son succès. Lui fera-t-on reproche d'avoir gaspillé ses forces, pendant
la première mi-temps, contre le réseau défensif, très renforcé, qui lui
faisait face à tout coup ?
Voyons comment n'aurait-elle pas tenté de profiter de ses avantages, de
sa supériorité manifeste ? Pour savoir que l'attaque à outrance était vouée
à l'échec, il fallait bien essayer.
Le changement de tactique imposé dés la reprise donna le résultat escompté.
Certes, il y avait quelque risque à rendre la bride aux Provençaux alors
qu'ils comptaient toujours un but d'avance mais tout valait mieux que la
répétition de la première mi-temps, avec une bonne quinzaire de joueurs
massés à demeure devant le but de Delachet, et se livrant à une sorte de
mauvaise parodie du football.En marquant quatre buts à lui seul, Bihel
se réhabilita de certaines maladreses commises au cours du match Artois-Flandres.
Que Bihel ait réussi cet exploit alors qu'il avait pour adversaire direct
Bastien, et le Bastien des grands jours s'il vous plaît : cela le classe.
Au risque de me répéter, j'exprime le regret que Baratte renonce délibérément
à seconder Bihel et laisse inemployés, ou presque, les talents de réalisateur
qu'on lui connaît.
Même s'il est vrai qu'en début de saison l'équipe des Flandres n'a pas
été bien servie par une ligne d'avants comprenant deux avants centre, elle
se devait de pousser l'expérience plus loin. Encore une fois, à quoi bon
avoir en mains deux atouts maîtres si l'on n'en joue qu'un ? |
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