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28 Septembre 1947 Stade Vélodrome, l'OM bat Lille 4 à 1 (0 - 0)
Arbitre Mr Tibaldi 32000 spectateurs
BUT SCOTTI (Penalty) MARTIN DARD BIHEL
OM LIBERATI, DAHAN, RODRIGUEZ, SALEM, BASTIEN, SCOTTI, DARD, MARTIN, BIHEL,
NAGY, PIRONTI, Entraineur ZILIZZI
LILLE OSC GERMAIN, PREVOST, GARCIA, SOMERLYNCK, DUBREUCQ, BIGOT, VANDOOREN,
CARRE, BARATTE, TEMPOWSKI, LECHANTRE Entraineur CHEUVA
Nous avons eu bien du mal à reconnaître l'équipe leader du championnat
de France dans le onze lillois qui, dans un stade vélodrome de marseille
plein à craquer, a connu sa première défaite bien lourde devant l'olympique
de Marseille.
Les Lillois n'ont pas été pris au dépourvu. Ils savaient qu'ils trouveraient
à Marseille une ambiance passionnée, électrique où il est parfois difficile
de contrôler ses nerfs. Il savaient aussi que l'O.M. tenterait de gagner
ce match avec ses moyens mais aussi avec son cran et sa vitesse.
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Et bien dimanche, dans la vaste enceinte marseillaise où l'on battit le record de recettes avec 32.000 entrées, Lille précisément, ne donna pas l'impression de savoir vaincre l'adversité.
Il a suffi d'un penalty, au reste parfaitement mérité |
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Baratte avait arrêté le ballon avec les mains devant la cage de Germain,
pour dérégler complètement la belle et robuste mécanique nordiste.
Au point de vue technique, Lille ne mérite sans doute pas 4 buts à 1. Mais
il est bien certain qu'il fut très peu question de vrai football.
Ce fut un match de Coupe dans toute l'acception du terme avec ses émotions,
ses incidents, ses accrochages et son ambiance. Nous avons vu le stade
en délire lorsque l'inter anglais Martin ajusta son magnifique tir qui
valait à Marseille un second but, quelques minutes après le penalty réussi
pas Scotti. |
Quand voici trois semaines, l'O.M. avait défait tout aussi nettement le
Stade Français, quelques doutes pouvaient subsister malgré tout sur le
rendement réel du onze méridional.
Nous devons reconnaître aujourd'hui que l'Olympique figure parmi nos formations
les plus efficaces avec son jeu de demi volée et sa rapidité d'ensemble.
On eut dit qu'il y avait en première mi-temps deux joueurs marseillais
pour un seul lillois, tant les hommes au maillot bleu surclassaient les
Nordistes par leur rapidité sur la balle. |
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Il est vrai qu'à ce moment déjà Lille avait du faire passer son demi centre
Garcia, blessé, à l'aile. Ce qui constituait certes un handicap sérieux
qui venait s'ajouter à l'absence de l'arrière Jedrezack.
On ne saurait dire pourtant que l'Olympique de Marseille eut la chance
de son côté. Au contraire, trois shoots très dangereux de Bihel, Dard et
Pironti auraient très bien pu se terminer dans la cage de Germain au cours
des cinq premières minutes.
Et, lorsque la mi-temps se termina sur un score vierge il faut bien dire
que Marseille avait largement dominé territorialement bien que se défense
ait dû concéder déjà quatre corners. |
Il nous faut parler des incidents qui émaillèrent la seconde mi-temps,
incidents qui furent dûs d'avantage à l'atmosphère chargée l'électricité
qu'à des phases de jeu violents. Nous regretterons simplement que l'arbitre
Tibaldi ait perdu son self-control. Passe encore qu'il ait cru devoir sortir
Bigot et Nagy à la suite d'un accrochage bénin ! Ce n'était pas très grave
puisque l'on vit les deux exclus s'embrasser en se dirigeant vers le vestiaire.
Nul ne comprit par contre qu'il ait cru devoir sortir Bastien à l'issue
d'un nouvel accrochage qui opposait Salem et Lechantre. |
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Il semble bien alors que Bastien en sa qualité de capitaine avait parfaitement
le droit de faire observer une faute de jeu à l'arbitre sans encourir une
sanction qui risque d'être fort préjudiciable à l'O.M. au cours des prochains
matches.
Et l'on comprend les protestations véhémentes à ce sujet de M. Dancausse
dont on connaît pourtant le calme et l'esprit sportif. Bref, nous crûmes
à ce moment que le match aurait du mal à se terminer étant donné la surexcitation
poussée au paroxysme qui régnait dans le stade.
Il n'en fut rien malheureusement et l'on vit même l'O.M. opérant avec neuf
joueurs, dont deux seuls avants de pointe, réussir deux nouveaux buts par
Dards et Bihel en fin de partie. |
Au jeu d'équipe avait sucédé depuis longtemps un football fait d'improvisation
et d'actions personnelles qui n'étaient pas pour déplaire aux hommes de
Bastien.
On se doute qu'il est très difficile de juger les joueurs séparément après
un match semblable où les changements de place furent fréquents. Du côté
lillois, Tempowski fut, par instant, à notre sens l'un des meilleurs avec
Bigot.... ou plus exactement l'un de ceux qui surent rester eux-mêmes.
les Lillois, tout en invoquant l'énervement, reconnaissaient qu'ils avaient
été incapables de retrouver leur carburation sous la pression des Marseillais.
D'autres équipes après nous, ferons l'expérience qu'il est très difficile
de gagner à Marseille, nous déclara le capitaine lillois |
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Et Bihel qui connaît bien la formation lilloise pour avoir joué sept ans
dans son sein ajoutait : "Les Lillois n'ont bien souvent qu'un tort
: celui de ne pas savoir se retrouver devant l'adversité"
A Marseille, la faculté de pénétration du trio de pointe : Dard, Bihel,
Pironti, reste l'un des atouts de l'équipe, cependant, nous estimons que
ce fut l'inter anglais Martin le meilleur avant. |
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Par ailleurs, le jeu régulateur des demis marseillais fut à notre avis
l'un des gros facteurs du succès. Scotti nous surprit agréablement par
l'à-propos de ses interventions et la conception intelligente de son football.
Cependant que Bastien reste un demi-centre de grande classe.
Bihel s'est beaucoup amélioré physiquement depuis quelques semaines.Nous
n'en dirons pas autant de la défense marseillaise qui dût concéder huit
corners aux Lillois ; Salem notamment apparut quelque peu débordé malgré
son incessante activité et des moyens physiques indéniables.
Voici donc maintenant la formation marseillaise qui talonne les leaders
du classement de Division Nationale. |
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