OM Olympique de Marseille

1965/1966 La montée pour l'OM après sa victoire sur Bastia à l'Huveaune

Archives Miroir du Football François Thébaud
11 Juin 1966 Stade de l'Huveaune , OM bat Bastia 3 à 0 (2 - 0)
Arbitre Mr Bois 13171 Spectateurs

BUT BURON (20'), JOSEPH (35'), BROTONS (51')

OM ESCALE, TASSONE, SEJNERA, BERANGER, LOPEZ, HODOUL, GAUTHIER, FIAWOO, JOSEPH, BROTONS, BURON, Entraineur ZATELLI
BASTIA ORSATTI, FARINA, GANDOLFI, VINCENTI, CORNU, BACCARELLI, VESCOVALI, FERRIER, SANSONETTI, PADOVANI, BOUKHALFA, Entraineur NAGY
C'est littéralement le feu au derrière que les Marseillais, samedi, ont conquis leur place en division nationale.
Nous disons les Marseillais en pensant également à une partie des 15.000 spectateurs privilégiés qui s'entassaient dans le stade de l'Huveaune.
Jamais sur aucun terrain de France, sauf peut-être, au stade des Métairies, à Sète, au temps du professionnalisme, il nous fut donné de voir une partie du public supporter aussi unilatéralement une équipe.
Il faut bien dire que ce public avait été chauffé à blanc, en vue de ce match décisif qui aurait dû normalement être joué au stade vélodrome, dont les dimensions, les espaces entre la pelouse et les tribunes eussent atténué les effets explosifs.

Bien sûr... nous pensions, nous, qu'il aurait suffi d'une étincelle pour provoquer le pire.
Le président marseillais -qui avait tenu à ce qui ce match se tint à l'Huveaune- avait pris des précautions : quatre compagnies de C.R.S. entouraient le stade, prêtes à intervenir.
A l'intérieur, des policiers cernaient la pelouse et quelques coups de bâtons blancs cinglèrent les mains qui tentaient l'escalade du grillage de protection.
Dès midi, les spectateurs et candidats spectateurs avaient entrepris le siège de l'Huveaune, portant une forêt de pancartes, de banderoles qui allaient submerger quelques timides mots d'ordre corses. Balayé Bastia.
Bien avant le coup d'envoi.
D'énormes pétards, claquant comme des coups de 75, saluèrent l'entrée des joueurs sur le terrain.
Il n'y eut pas de nuances ; dès qu'un Marseillais avait la balle, attaquant ou défenseur, on applaudissait.
Dès qu'un Bastiais avait l'outrecuidance de toucher au ballon, c'était une tempête d'imprécations.
Pourtant, deux d'entre eux avaient prélablement bien servi l'OM, Vescovali en marquant le but évitant la descente en 1958 et Sansonnetti qui avait été le héros de la montée en 1962. Ferrier, Vescovali, Boukhalfa, Sansonnetti, l'excellent Padovani, essayèrent bien de nous montrer un peu de football, grâce à des une-deux, à des tentatives de circulation de la balle, mais leur système défensif lui-même s'opposait à leur efforts.
Les Corses ont tenu jusqu'à la vingtième minute concédant corner sur corner.
C'est sur l'un de ces corners tiré par Buron que Orsatti, en plein effort,fut chargé par Joseph et poussé dans ses filets.
A la suite d'un accrochage entre Vincenti et Fiawo, ce dernier voulant se faire justice lui-même mit K.O. son adversaire... d'un coup de tête et fut expulsé
Les Marseillais l'emportèrent, avons-nous dit, le feu au derrière.
Le petit attaquant Brotons en particulier, en ce qui le concerne ce n'est pas simplement une image puisqu'un pétard lui éclata sous le postérieur, au moment où il tirait un coup franc (82e) et qu'il en eut une fesse brûlée.
Ce qu'il fit d'ailleurs voir au délégué de la ligne, de la manière la plus naturelle du monde.
Brotons fut le meilleur homme du match.
Chargé de liaison entre les cinq ou six défenseurs permanents, et les trois attaquants de pointe, il abattit une besogne frantastique, avec un brio, un culot invraisemblables.
Deux de ses contre-attaques, exploits individuels, furent décisives.
A la 38e minute, partant en dribble, il perfora la défense bastiaise et permit à Joseph de marquer le second but marseillais.
A la 52e minute, il se passa d'intermédiaire et marqua lui-même, ayant mis tout le monde dans le vent ! Voilà donc Marseille à nouveau en division nationale... ce qui nous amène à vous citer cettre inscription sur une banderole :

Tremble Nantes, l'O.M. arrive Il reste aux Marseillais maintenant de s'imposer à l'étage supérieur