OM Olympique de Marseille

Jean-Claude Scotti, en Division 2 à juste 16 ans

Article La Provence

Après une saison 1963-64 pleine d'espoir de remontée, mais mal finie à partir d'une défaite à Grenoble, l'OM a perdu de nombreux cadres comme Fanfan Milazzo, Jacky Bernard, Richard Boucher, André Moulon, Jean-Pierre Dogliani et son entraîneur, Jean Robin, auquel succède Mario Zatelli en 1964-65.
Avant de connaître la gloire sur le banc de l'OM, il va vivre le calvaire de la pire saison de l'histoire du club en D2.

Début décembre, pourtant, après 7 défaites (dont les 4 premières journées), 5 nuls et 2 victoires, la venue de l'OGC Nice laisse un peu d'espoir comme l'a fait, trois semaines plus tôt, le nul obtenu devant le Stade de Reims. L'OM s'incline, mais après un match honorable face au leader de la D2, qui a "déjà un pied en D1", après avoir été sacré champion d'automne, selon Louis Dupic dans "Le Provençal".

"Sacrée équipe tout de même : Isnard, Serrus, Casolari, Rodzik, ancien international, Loubet qui allait vite le devenir, Rustichelli qui avait joué à l'OM avec mon père", souligne Jean-Claude Scotti, qui coule une retraite tranquille dans le 9e arrondissement de Marseille, où on peut le voir, tout jeune, sur une photo du salon, tout près de son père Roger, le grand stratège de l'OM des années 50, qui avait d'ailleurs gagné la coupe Drago avec Rustichelli en 1957, dernière heure d'une petite gloire avant la chute.

Trois buts en deux matches
Pas facile d'être un fils de. Pourtant, quand Mario Zatelli titularise Jean-Claude Scotti pour la première fois le 1er novembre 1964 face à Grenoble, c'est un petit événement. À 16 ans et 7 mois, il devient - et il demeure encore à ce jour - le plus jeune joueur à marquer un but en équipe professionnelle de l'OM. Un symbole d'espoir d'autant plus fort que l'autre buteur du jour, Gérard Paggini, a 18 ans et 4 mois. On se dit qu'une nouvelle génération va éclore. Mais le seul jeune de cette saison maudite qui percera vraiment sera Jean-Louis Hodoul.

Vous comprenez donc que mes deux buts contre Nice, après celui contre Grenoble, je m'en souviens très bien, sourit Jean-Claude Scotti. Parce qu'après, je n'en ai pas marqué beaucoup d'autres." En ce froid dimanche de décembre, son doublé est d'ailleurs magnifique. "Il est certain que Jean-Claude Scotti, à la manière des grands boxeurs, ne laisse jamais passer l'ouverture quand elle se présente", écrit Maurice Fabreguettes, enthousiaste, dans "Le Provençal".

"La frappe hongroise"
"Le premier but, je le marque presque d'entrée de jeu, sur une frappe du gauche à la limite de la surface, le second, c'est un ballon relâché par le gardien où je le mets dans un angle impossible", raconte Jean-Claude dont le journaliste du Provençal comparera la puissance de tir, à celle de Puskas, plutôt qu'à celle de son père Roger, la qualifiant de "frappe hongroise".

Malheureusement, chaque but marseillais allait être suivi d'une égalisation rapide. D'abord, sur un coup franc indirect d'Hector Maison dans la surface, ensuite sur un tir à angle fermé du Marseillais Dominique Rustichelli, l'un des grands gâchis de l'histoire de l'OM. En fin de rencontre, Jacky Casolari portera l'estocade, ne laissant à l'OM aucun bénéfice après ce bon match.

"Nice, c'était fort, même s'il manquait Roger Piantoni, raconte Scotti. Sur un autre match face à lui, il m'a fait un petit pont dans le rond central ; j'ai eu la tentation de le faucher, mais je me suis dit que face à un tel joueur, ça aurait marqué mal."
Par la suite, Jean-Claude Scotti n'a pas confirmé et n'a joué d'ailleurs qu'un seul match en D1 avec l'OM, poursuivant sa carrière pro en D2, à Béziers, Aix et Chaumont.

Jean-Claude remporta la Coupe de Provence Louis Crouzet en 1961