Enzo Francescoli, l'idole de Zidane, de Enzo à Enzo
12 Novembre Bon Anniversaire Enzo
Zinédine Zidane s'engouffre dans le tunnel des vestiaires du Stade Olympique
de Berlin. Il a quitté le terrain pour la dernière fois dans une finale
de Coupe du Monde dont il ne verra même pas la fin.
A quoi pense-t-il ? A la victoire de 1998 contre le Brésil et ses deux
buts décisifs, à sa volée magique dans la nuit de Glasgow en finale de
la Champion's League, à Marseille, si près, si loin, à sa famille surement,
et à son fils Enzo.
Ah Enzo ! Il l'a appelé du prénom d'un joueur qui a illuminé son adolescence,
Enzo Francescoli, El principe (Le prince). Pourtant, Francescoli ne gagna
jamais la Coupe du Monde, il avait le tort de ne pas être Brésilien ou
Argentin mais Uruguayen.
Ce petit pays remporta le titre suprême en 1930 et 1950 mais dans une autre
époque du Football. Francescoli na gagna pas non plus la Champion's League,
mais la Copa Libertadores avec River Plate dont il fut le meilleur joueur
de 1983 à 1986 et 10 ans plus tard quand il retourna en Amérique du Sud
pour y finir sa carrière.
Né un 12 Novembre 1961 à Montevideo, il fut recruté à 25 ans par Lagardère
pour son équipe du Racing. Durant trois ans, il fut le roi du Parc, réalisant
de véritable chef d'œuvre technique et des buts d'une limpidité absolue.
Bernard Tapie le fit venir après le titre de 1989, et Enzo régala le Vélodrome
durant une saison de roulettes, de bicyclette mais aussi de tout l'arsenal
d'un attaquant de ce calibre.
Il était le complément idéal de JPP et de Chris Waddle. Il atteint son
sommet le 4 Avril 1990 au Vélodrome face au Benfica de Lisbonne, quand
l'OM entra de plain-pied dans l'Europe du football.
Jusque là, les Olympiens s'étaient frottés à des équipes moyennes et avaient
du baisser pavillon contre les grands comme l'Ajax ou la Juventus. Mais
là, c'était une demi-finale de Champion's League, face à une équipe qui
l'avait gagné deux fois et qui avait été encore finaliste en 1988. Et ce
soir là, Enzo fut un géant.
Malheureusement, Gaëtan Huard s'était fracturé la jambe face à Sofia, et
Jean Castaneda, à court de compétition, provoqua la panique dans la défense
Marseillaise qui encaissa un but dès la 10éme minute.
Sauzée égalisa rapidement et JPP inscrivit le 2ème but juste avant la mi-temps.
La seconde fut éblouissante, rythmée par un Francescoli qui réussit tout
ce qu'il voulut, sauf mettre la balle au fond des filets. On n'avait jamais
vu une équipe française ayant atteint une telle plénitude dans un match
de Coupe d'Europe. Pas même Saint-Étienne et Reims. Cet OM avait tout d'un
finaliste de la Coupe des champions.
Mais Enzo ne trouva que la barre et les poteaux, et lors du match retour,
la main de Vata fit le reste à quelques minutes de la fin, empêchant l'OM
de rencontrer le Milan AC et peut-être de le battre, ce qui sera fait la
saison suivante et lors de la finale de Munich.
On a beaucoup parlé de la main de Thierry Henry, mais celle de Vata, pour
tous les Marseillais, c'est vraiment autre chose. Peut-être cet OM de 1990
ne fut pas le plus réaliste, mais sous la baguette de Gérard Gili, il fut
certainement le plus brillant.
Et paradoxalement lors de la seule saison d'Enzo. Il devait bien y être
pour quelque-chose. Champion quand même, et éliminé curieusement par un
Matra Racing en perdition lors d'une demi-finale au Vélodrome, l'OM manqua
un triplé historique cette année là... Et Enzo manqua la gloire de peu,
il céda sa place à un certain Abédi Pelé qui allait lui succéder.
Mais il inspira son plus célèbre admirateur, un fils de Marseille. Ne serait
ce que pour ça, Enzo, tu mérites de rentrer dans la légende.
Enzo Francescoli parle de Enzo Zidane:
« Bien sûr que je le suis, Zizou m’en parle souvent. J’espère que tout ira
bien pour lui, un chemin difficile l’attend à cause de son nom et de son
père qui a fait de grandes choses dans le football, donc ce sera compliqué
pour lui. Mais il fait seulement ses premiers pas, il a encore du temps,
et comme le dit son père, l’important c’est qu’il travaille d’abord bien
à l’école ».