Gunnar Andersson était né un 14 août, sous le signe du Lion, dont il ne possédait pourtant aucune des caractéristiques dominantes. Gunnar était un hypersensible, un tendre, un oisillon fragile et vulnérable. Un enfant dénué de volonté mais désarmant de gentillesse, doté de ce don si précieux qu'est la véritable délicatesse, celle qui consiste à s'assurer que chacun des mots que l'on va proférer ne risque pas de blesser celui à qui on les adresse. |
|
Il était arrivé à Marseille le 8 décembre 1950, dans des circonstances
rocambolesques, "Kidnappé" par deux journalistes, Raymond Gimel
-futur rédacteur en chef du Provençal- et Lucien d'Apo -chef des services
sportifs de ce même journal.
Enlèvement bien symbolique en fait, et de courte durée, qui répondait à
deux mobiles essentiels : s'assurer la primeur des déclarations du Suédois
et plus encore rendre à Louis-Bernard Dancausse la monnaie de sa pièce. |
|
Le président de l'OM, mécontent des articles de Gimel, qui n'allaient pas
dans le sens qu'il souhaitait lui avait interdit l'accès des vestiaires...
Voilà pourquoi, à la gare de Lyon, Gunnar et son mentor, Willy Wolf, entraîneur
du Stade Français, avaient reçu un télégramme ainsi libellé : "Pour
éviter importuns STOP Prière descendre Avignon STOP Voiture attendra pour
vous conduire à Marseille." Et Gunnar, un peu étonné tout de même,
et bien ensommeillé -il était 5 heures du matin- avait tout raconté aux
"émissaires " venus l'accueillir. |
|
Son enfance à Arvika, son adresse naturelle au bandy (le football sur glace) et au hockey, sa participation avec Göteborg au tournoi de Barcelone, où le président Dancausse l'avait remarqué. Et même les raisons de son arrivée différée, il venait tout juste de terminer son service militaire et avait en outre dû accomplir quelques semaines de "rab" au fond d'une prison militaire. Son étrange surnom aussi, les journaux suédois l'ayant toujours appelé -et cela perdure" "Säffle-Gunnar", tout simplement parce qu'il y avait un autre Gunnar Andersson à l'école qu'il fréquentait, et que lui habitait Säffle, un petit village proche d'Arvika... |
|
Avant d'aller rédiger leur exclusivité pour le journal Le Soir (paraissant
l'après-midi) les deux compères et leur photographe Albert Botti, avaient
conduit Gunnar à l'hôtel Arbois, situé juste en face de la gare Saint-Charles,
où il s'était endormi paisiblement pendant que, à deux cents mètres de
là, le président et le comité d'accueil olympien passaient de l'inquiétude
à la rage et du vert pâle au rouge sanguin...
Gunnar termina sa carrière à Bordeaux et à Aix en continuant à marquer des buts
|
à suivre dans La Grande Histoire de l'OM d'Alain Pécheral |
|
|
|