OM Olympique de Marseille

OM Reims 3 - 3, les filets troués

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L'OM et Reims 3 à 3 au Vélodrome (1 - 1) au Vélodrome devant 19533 Spectateurs
15 Décembre 1957
Arbitre Monsieur Mourat
Buts: ANDERSSON (20'), JENSEN (36' et 67') BLIARD (25' s.p. et 58'), VINCENT (79')
OM DOMINGO, GRANSART, JOHANSSON, RAMON, MARCEL, MOLLA, RUSTICHELLI, SCOTTI, ANDERSSON, LEONETTI, JENSEN
Entraîneur Jean ROBIN
REIMS COLONNA, ZIMNY, JONQUET, GIRAUDO, PENVERNE, SIATKA, DESRUISSEAUX, PIANTONI, BLIARD, LEBLOND, VINCENT
Entraîneur BATTEUX
Le match Olympique de Marseille-Reims a été dominé par un incident majeur qui, il faut bien le dire, n'a heureusement pas faussé le résultat du match.
En effet, à la 20eme minute, l'avant centre phocéen Andersson expédia un shot très mou qui... troua les filets de Colonna.
Alors que tout le monde avait bien vu la trajectoire du ballon et que le gardien rémois allait chercher calmement sa balle, l'arbitre Mr. Mourat désigna le rond central. Il accordait un but qui n'était rentré dans la cage rémoise que par l'extérieur du filet. Ce fait reconnu de tous les intéressés, rémois comme marseillais, devait déchaîner les passions, en même temps qu'il déréglait complètement le self contrôle du directeur de jeu.
Celui-ci crut bon de faire jouer la fameuse et sacro-sainte loi des compensations en accordant aux Rémois, cinq minutes après cet incident, un penalty aussi imaginaire que le but d'Andersson. En effet, Vincent tirait à bout portant sur le bras de Gransart et l'arbitre se précipitait cette fois pour indiquer le point de penalty.
Les palabres et discussions qui avaient entrouré le premier incident recommençaient à nouveau. Reims égalisa, ce qui n'était après tout que justice, très fantaisiste.
Cela dit, le match nul sanctionnant cette rencontre, O.M.-Reims est tout à fait normal, car si les Rémois montrèrent une légère supériorité collective dans la conception du jeu, comme dans l'occupation du terrain, il faut bien dire que les Marseillais mirent à leur actif quelques actions de classe, ayant généralement les ailiers Rustichelli et Jensen comme acteurs.
La vitesse de ces deux joueurs gêna considérablement les défenseurs rémois qui s'inclinèrent en deux occasions sur deux exploits du joueur danois.
Par trois fois -exploit très rare- les Rémois parvinrent à égaliser.
On sait déjà que la première fois, ce fut sur le penalty plus haut cité. La seconde fois, Bliard termina une très belle action amorcée par Leblond sur la gauche du terrain, en profitant d'une mésentente Domingo-Johansson.
La troisième fois, ce fut la récompense de Vincent qui eut une fin de match absolument étourdissante.
En trois ou quatre occasions, l'ailier international qui avait transpercé la défense marseillaise échoua d'un rien.
Mais, à la 79eme minute, il devait conclure un très beau mouvement collectif d'une tête qui prit Domingo à contrepied.
Ce but rétablissait un équilibre logique qui traduisiat très bien les efforts et aussi les mérites des deux antagonistes.
Au cours de ce match fertile en émotions et en incidents de toutes sortes, on eut la grande satisfaction de retrouver le meilleur Jonquet qui réussit tout ce qu'il entreprend et impose son calme souverain aux partenaires comme aux adversaires.
Vincent a témoigné d'une forme optimum et ses quelques passages à vide furent largment comprensés par ses remarquables coups d'accélérateur.
Penverne fit un bon match ainsi que Siatka et Bliard qui ne se découragea jamais et fut récompensé de ses effforts.
Hélas ! Si l'on a retrouvé le meilleur Jonquet, on a perdu le bon Piantoni. Celui-ci fut, en effet, plus faible des vingt deux joueurs et l'on ne peut même pas dire qu'il a mal joué, car en fait, il n'a pas joué..
A Marseille, Jean-Jacques Marcel, qui était spécialement supervisé par un membre du Comité de Sélection tira son épingle du jeu, c'est-à-dire qu'il mit à son actif de très belles actions, mais n'a cependant pas rappelé le grand Jacques Marcel des meilleurs jours.
Les deux meilleurs Marseillais furent, on l'a vu, les ailiers Jensen et Rustichelli .
Celui-ci fut victime de certains énergumènes qui ne cessèrent de l'insulter du début à la fin du match malgré sa très bonne partie.
En outre, l'arrière Ramon, l'intérieur droit Léoneti et le vétéran Scotti ont pris une grande part à ce demi succès de leur équipe.