5ème journée
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Stade des METAIRIES
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16 octobre 1932
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SETE
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1-1 (1-0)
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MARSEILLE
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BECK (15')
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CONCHY (60')
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Mr COUZIN
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5 000
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MARSEILLE
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BELL
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DI LORTO, SCHNOECK, SHERRY, CHARBIT, PRITCHARD, CONCHY, DURAND, CAIELS, JENNINGS, ALCAZAR, RABIH
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SETE
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DEDIEU
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STENGE LLENSE, CHARDAR, GUASES, LUCIBELLO, RIVERS, BASTIDE, BECK, HAUSSAIRE, BENOUMA, DOUGALL, CABANNE
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S'il donna lieu à une médiocre exhibition de football, le match Sète-Marseille fut, par contre, mouvementé à souhait. Mouvementé même au-delà de toute espéance. Longtemps menacés de subir une défaite par 1 à 0, les Marseillais eurent finalement la bonne fortune d'obtenir le match nul, le résultat étant 1 but à 1.
Par crainte d'incidents, les dirigeants marseillais avaient jugé prudent de ne pas recourir aux services de Trees, qui joue parfois avec rudesse : mais bien que Trees fut absent, la rencontre fut illustrée par de nombreuses irégularités, les unes bénignes, les autres bien graves.Situer les responsabilités, je le voudrais, mais quelle délicate justice à rendre que celle-là ! En fait, il suffit d'une charge de Pritchard pour mettre le feu aux poudres et priver tous les joueurs de leur "self control". Un but réussi par Beck et accordé, si j'ose dire, par anticipation, mit le comble de l'énervement. Nombre de spectateurs eurent l'impression que le coup de sifflet prématuré de l'arbitre visait à sanctionner un hors jeu de Cabanes et furent ainsi en droit de croire un instant plus tard que M. Cousin s'était ravisé.
Sans insister là-dessus, bien qu'un critique puisse reprocher à un arbitre d'anticiper sur les évènements, je voudrais simplement faire grief à celui-ci d'avoir manqué de fermeté. Pour ne rien celer, M. Cousin n'était pas très désigné pour diriger une rencontre de cette importance et, pourant, ce n'est pas sa faute si quatre de ses collègues se sont récusés successivement. A l'avenir, il faudra obtenir le consentement d'un arbitre réputé lorsqu'un match s'annoncera difficile.
Pour en revenir au jeu, rien ne sert de dissimuler qu'il offrit peu de sujets de satisfaction. L'équipe sétoise mit en oeuvre tant d'énergie durant la première mi-temps et le début de la deuxième, que sa rivale eut toutes les peines du monde à se libérer de temps à autre de cette étreinte. Sa ligne d'avants faisant preuve d'un mordant qui lui a souvent manqué dans le pasé, mit à maintes reprises en grand péril le gardien Di Lorto ; tout donnait à croire qu'elle allait assurer définitivement la victoire de l'équipe, lorsque le but de Beck, farouchement contesté par les Marseillais, troubla l'ordre des choses. Néanmoins, les Sétois poursuivirent leur effort en deuxième mi-temps pendant dix minutes, sans pouvoir, d'ailleurs, tirer le moindre bénéfice de leurs attaques. Il y eut alors un brusque réveil des Marseillais, réveil inattendu, qui ranima l'intérêt du match et fit un peu l'effet d'un coup de théâtre.
Sans grande méthode, mais avec beaucoup de décision et de volonté, l'équipe marseillaise prit l'avantage à son tour et se trouva bientôt récompensée par un but de Conchy. Après cela, elle subit de nouveau l'escendant des Sétois et dut recourir à touts sortes de moyens dilatoires pour échapper à la défaite. Soit dit en passant et pour l'édification de M. Cousin, l'arbitre n'est nullement désarmé contre les joueurs envoyant la balle en touche de leur plein gré.
L'équipe sétoise, apparemment, doit sa défaillance au surmenage qu'elle s'était imposé pendant une heure. Toutefois l'impression subsiste qu'elle est très bien armée pour les combats à venir. Son sort, à ce qu'on m'a dit, dépend beaucoup des dispositions de Rivers, demi-centre assez capricieux. Voilà pourquoi, sans doute, Rivers ayant le plus souvent fait la loi à Pritchard; l'équipe sétoise affirma une supériorité indiscutable sur sa rivale. L'entente est parfaite entre les différents joueurs et les différentes lignes, et chaque équipier, en outre, s'efforce d'opérer en finesse.
J'aimerais faire les mêmes éloges de l'Olympique de Marseille ; par malheur, je ne suis pas très certain qu'il les mérite. Je m'étonne même un peu qu'il ait conquis et conservé la première place du classement. C'est, comme précédemment, sa ligne d'avants qi laissa le plus à désirer. Au début de la seconde mi-temps, cete ligne apparut si mal en point qu'il n'était plus possible de lui accorder le moindre crédit. Jennings dépourvu de souplesse et de mobilité ; Caiels, peu actif ; Durand et Rabib, généralement mal inspirés, ne donnèrent pas grande peine à la défense sétoise. C'est, en fin de compte, Conchy, qui, malgré une douleureuse blessure, dut s'employer pour marquer le but égalisateur.
Ainsi, tout agréable qu'il soit, le match nul obtenu par l'olympique de Marseille n'es pas pleinement rassurant pour ses dirigeants. Un avant-centre jeune comme Cabanes est préférable, à coup sûr, à un Jennings.
Il faut dire, à la décharge de l'O.M. qu'il dut compter sans Allé, ni Galley ce qui ne fut pas sans l'handicaper fortement.
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