30ème journée
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Stade VELODROME
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07 mai 1939
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MARSEILLE
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2-0 (1-0)
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LILLE
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AZNAR (37'), BEN BAREK (60')
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Mr CAPDEVILLE
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15 000
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MARSEILLE
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KOHUT
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VASCONCELLOS, PATRONE, H. CONCHY, OLEJ, M. CONCHY, GONZALES, DARD, BEN
BAREK AZNAR, HEISS, KOHUT
Ce sera le dernier match de Larbi Ben Barek avant la guerre......
Le 15 juin, Larbi s’embarque pour Casa avec un bagage de souvenirs et d’expérience :
il est vice -champion de France et international.
Sa première sélection remonte au 4 décembre 1938 face à l’Italie, champion
du monde, à Naples (0-1).
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LILLE
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MAGNER
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DARUI, VANDOOREN, SECZESNY, CARLY, MORE, CLEAU, DELANNOY, REMY, BIGOT,
WINCKELMANS, KALOCSAI
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On s'attendait à ce que ce match fût facilement gagné par Marseille, après une résistance honorable, mais non dangereuse, de l'O. Lillois.
A la facilité près, ce fut bien ainsi que les choses se passèent. Les Nordistes n'avaient ni l'équipe ni la mentalité nécessaires pour provoquer la grosse surprise qu'eût constitué une défaite des marseillais sur leur propre terrain. Leur attaque étit privée des services de Cheuva, numériquement remplacé par Winckermans, auquel les quelques rencontres qu'il a disputées en équipe première n'ont pas suffi à donner la cadence.
Leur défense souffrait de l'absence de Laurent, supplée par le blond Seczesny, un réserviste qui ne manque pas de qualités, mais auquel l'expérience fait encore défaut, comme il est naturel.
D'autre part, Lille doit jouer dans huit jours la finale de la Coupe de France, alors que ses chances dans le championnat ont disparu. Il est donc compréhensible que, durant les 90 minutes, les Lillois aient pensé davantage à leur prochaine rencontre qu'à celle qu'ils étaient en train de jouer. Cette préoccupation apparut à des degrés divers chez les joueurs visiteurs, suivant leur place et leur tempérament. Elle fut invisible chez Vandooren, le meilleur homme sur le terrain, et chez Darui, qui ne fut pas loin de le valoir.
Elle fut surtout visible chez Moré, qui joua au petit trot ; chez Delannoy, qui est rarement un combatif, et le fut moins que jamais, et chez Kalocsai, qui ne se livra à peu près jamais. Les demis aile eurent des hauts et des bas ; Cléau commença faiblement pour terminer plus fort, tandis que Carly suivait la courbe inverse. Bignot mit à son actif quelques belles actions, mais il joua presque toujours en isolé : l'isolement engendre souvent la désolation ; et le désintéressement, si bien qu'en fin de compte le plus travailleur des avants visiteurs fut Rémy. Au vrai, lorsqu'on voit opérer l'Olympique Lilloi, surtout dans cette formation et cet état d'esprit, on est obligé de considérer un but comme une manière de miracle, et non comme le résultat logique et pour ainsi dire fatal d'actions coordonnées et irrésistibles.
La défense marseillaise eut la partie facile devant des adversaires de cet ordre, Vasconcellos pourrait compter sur les doigts de ses deux mains, peut-être même d'une seule d'entre elles, les occasions qu'il a détournées. Patrone et Henry Conchy ne sont guère vulnérables dans le jeu en l'air et c'et celui que, faute de précision, pratiquèrent presque exclusivement les attaquants nordistes.
Si, somme toue, les Lillois s'en retrounent de Marseille avec un résultat qui n'a rien de catastrophique, ils le doivent à l'excellence de leur défense et spécialement de Vandooren et de Darui. Au départ l'Olympique Lillois est à peu près sûrde marquer peu de buts, mais il est non moins certain qu'on en marquera peu contre lui.
Les Marseillais, s'acharnèrent longtemps devant le but de Darui et n'y logèrent la balle que deux fois, une fois en première mi-temps, 8 minutes avant la pause. Sur un centre de Kohut, souvent insufisamment marqué, Ben Barek, auteur de cet exploit, mais qui aurait la plupart du temps gagné à être moins personnel, passa la balle à Aznar qui, d'un coup de tête assez mou, surprit Darui à contre pied. Le deuxième fut obtenu à la 60e minute, Olej coutumier de ces sortes d'exploits, amorça une très belle contre-attaque et servit Aznar, qui fut attaqué par plusieurs rivaux. Une blle bagarre se produisit, à laquelle Ben Barek mit fin en se saisissant de la balle pour l'expédier dans les filets.
La défense visiteuse fut quelque peu aidée par l'offensive marseillaise moins incisive et moins rapide que d'habitude. Certes, Aznar fut peut-être un peu brouillon et malchanceux ; mais les deux intérieurs veulent trop jouer seuls et par ailleurs Heiss perdit fréquemment des secondes précieuses et shoota de trop loin. Georges Dard continue à jeter sa gourme, en sorte que le plus redoutable des attaquants locaux fut encore une fois Kohut.
En ce qui concerne l'Olympique Lillois, il ne faut pas tirer de son exhibition de ce jour des enseignements trops formels en vue de la finale ; en dépit des réticences de l'entraîneur Lillois, il est permis de croire que Laurent et Cheuva reprendront leur place et que, les circonstances aidant, le rendement de l'équipe sera changé. On serait bien étonné pourtant s'il marquait beaucoup de buts, presque ausi surpris que si on lui marquait beaucoup. |
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